Mais une fois la demande déposée, les demandeurs d’asile retournent parfois aussi dans la rue, le réseau d’accueil étant complètement saturé.
Entre le 29 octobre et le 19 novembre, le tribunal du travail a statué sur 92 demandeurs d’asile sur une demande unilatérale, car ils n’avaient pas pu recevoir d’accueil le jour de leur demande, avait déjà indiqué ce vendredi le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V) en réponse aux questions du député N-VA Theo Francken.
Pourquoi ce manque de place ?
Il y a plusieurs raisons, selon le cabinet du secrétaire d’Etat. D’abord les inondations catastrophiques de la mi-juillet ont eu pour conséquence la perte de 1000 places d’accueil, soit parce qu’elles ont été endommagées, soit parce qu’elles sont occupées par des sinistrés.
Ensuite, l’opération Red Kite de rapatriement depuis Kaboul a fait arriver de nombreux réfugiés d’Afghanistan, qui doivent rentrer une demande d’asile.
Enfin, le coronavirus complique la situation, car il monopolise des places pour les quarantaines. Mais également, car, selon le cabinet, de plus en plus de migrants ont soit aussi demandé l’asile dans un autre pays européen ou un pays tiers (la Turquie, par exemple) et doivent être renvoyés vers ce pays, en vertu du règlement de Dublin, soit ils ne peuvent obtenir le statut de réfugié et doivent être renvoyés vers leur pays d’origine. Cependant, affirme la porte-parole de Sammy Mahdi, ils s’opposent à la réalisation du test PCR obligatoire pour ces retours et restent dans le réseau d’accueil belge.
De nouveaux centres d’accueil ont été ou vont bientôt être créés, mais cela prend du temps et se heurte parfois à la réticence de certaines communes/habitants, note le cabinet Mahdi.
Le secrétaire d’Etat veut aussi décourager certains migrants d’arriver en Belgique, alors qu’ils n’ont pas droit à l’asile. Il s’est ainsi rendu en octobre en Albanie.
"On sait que la plupart des Albanais qui introduisent une demande de protection internationale en Belgique ne reçoivent pas un statut de réfugié, dû au fait qu’il n’y a pas de raisons pour des personnes venant d’Albanie de demander une protection internationale en Belgique. Donc, on va faire une campagne d’information là-bas pour précise aux gens que ça ne sert à rien de venir en Belgique pour demander l’asile si on n’est pas dans un réel besoin de protection internationale", expliquait Sammy Madhi en octobre.