Selon Eurostat, la consommation de gaz dans l'UE a diminué de 19,3% entre août et janvier, par rapport à la consommation moyenne sur la même période entre 2017 et 2022. "Mais on ne peut pas être dans l'illusion que cela continuera de bien se passer: cette année sera difficile et l'année suivante aussi, de nombreuses incertitudes subsistent", a déclaré Kadri Simson lors d'une audition au Parlement européen.
Je vais proposer aux États membres de prolonger la réduction volontaire de la demande de 15% jusqu'à l'année prochaine
Désireux de cesser leurs importations de gaz russe, les Européens pourraient notamment faire face à une offre plus tendue sur le marché mondial, avec un fort rebond attendu des achats chinois. "Je vais proposer aux États membres de prolonger la réduction volontaire de la demande de 15% jusqu'à l'année prochaine", a-t-elle ajouté.
Ce nouvel objectif devra être à nouveau approuvé par les Vingt-Sept. "Cela avait bien fonctionné et c'est la meilleure assurance d'atteindre le niveau de stockage adéquat d'ici novembre", à 90% des réserves de l'UE comme le prévoit désormais le droit européen, a insisté la commissaire.
L'achat de GNL russe
Bruxelles appelle par ailleurs les Européens à cesser leurs achats de gaz naturel liquéfié (GNL) auprès de la Russie, même si ces derniers ne font pas l'objet de sanctions. "Nous avons reçu l'an dernier environ 20 milliards de m3 de GNL russe. Je pense que nous pouvons et devons nous débarrasser complètement du gaz russe dès que possible", a martelé Kadri Simson, demandant aux États et entreprises de ne pas renouveler "leurs contrats avec la Russie".
"Dans cinq États membres, la part de GNL russe a augmenté", alors que, si certains pays enclavés comme la Hongrie peinent à trouver des alternatives au gaz russe acheminé par gazoduc, "ce n'est pas le cas du GNL", un marché mondialisé où les acheminements sont assurés par navire, a-t-elle fait valoir plus tard devant la presse.