Les antiviraux comme le molnupiravir agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.
Leur application peut être double : à la fois permettre aux personnes déjà atteintes de ne pas souffrir de symptômes graves, mais aussi à celles ayant été en contact rapproché de ne pas développer la maladie.
Administré aux patients dans les jours qui suivent un test positif, le traitement réduit de moitié le risque d’hospitalisation, selon un essai clinique réalisé par Merck, également appelé MSD en dehors des États-Unis.
Pression sur les hôpitaux
Le gouvernement britannique, confronté à des taux de contaminations au Covid-19 parmi les plus élevés au monde, a annoncé le 20 octobre avoir commandé 480.000 traitements de molnupiravir. Il a aussi signé un contrat pour 250.000 traitements de ritonavir, un autre antiviral du laboratoire américain Pfizer déjà utilisé contre le VIH, dont l’efficacité contre le coronavirus fait l’objet d’essais cliniques.
Ces traitements sont destinés aux patients jugés les plus à risques, afin de réduire la pression sur les hôpitaux qui s’accentue au Royaume-Uni, qui déplore plus de 140.000 morts.
Le pays enregistre un millier d’hospitalisations par jour et plus de 9000 patients sont actuellement hospitalisés avec le Covid-19. Même si cela reste loin des pics des dernières vagues, cela fait craindre une situation difficile cet hiver.
Approuvé, le molnupiravir représente une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie. Ce type de traitement est recherché depuis le début de la pandémie.
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L’annonce par Merck des résultats des essais cliniques début octobre avait été saluée comme une étape majeure vers cet objectif.
Mais les experts ont averti que ce traitement ne constituait pas un remède miracle et qu’il devrait compléter les vaccins, pas les remplacer.
Les autorités de réglementation des médicaments des Etats-Unis et de l’Union européenne ont entamé une évaluation de ce médicament.
Merck a déjà commencé la production de molnupiravir à grande échelle et prévoit de fabriquer les doses nécessaires pour 10 millions de traitements d’ici la fin de l’année. Et le groupe a déjà passé des accords avec certains gouvernements, dont les Etats-Unis (1,7 million de traitements) et la France (50.000 doses).
Son prix est élevé, la commande passée par les Etats-Unis représentant 700 dollars par dose.
Merck est également en train de mener un essai clinique distinct pour une deuxième utilisation du traitement, à titre préventif pour les personnes ayant été en contact rapproché avec le virus pour ne pas le développer.
La biotech Atea Pharmaceuticals et le laboratoire Roche évaluent l’efficacité d’un traitement comparable. Enfin, Pfizer met au point un médicament combinant deux molécules, dont le ritonavir.