Le projet d’un centre culturel et cultuel musulman fait grincer des dents dans un quartier de Watermael. Une demande de permis d’urbanisme a été introduite par une association pour transformer un vieux bâtiment du Dries à Watermael en lieu de culture et de prière. Le projet a été soumis à l’enquête publique du 19 septembre au 3 octobre dernier. Depuis, sur les réseaux sociaux, il y a eu de nombreuses réactions, tant positivités que négatives et parfois haineuses.
Certains habitants du quartier ont décidé de se mobiliser pour faire entendre leur voix à la commune. Ils disent n’avoir rien contre le fait que ce soit une mosquée mais ils ont des craintes quant à la mobilité, au stationnement et aux nuisances que le passage pourrait engendrer.
Un manque de place
Selon eux, l’endroit est mal choisi. C’est le cas d’Eveline et Robert deux riverains vivant près de ce vieil entrepôt qui pourrait donc être transformé, "Urbanistiquement et environnementalement, c’est une aberration" selon Robert. "Il n’y a pas de parking, nous craignons vraiment que cela ne draine trop de monde et ne nuise à la tranquillité du quartier", enchérit Eveline. "Notre réaction aurait été la même s’il s’agissait d’un projet de dancing, de salle de sport ou de théâtre, toute chose qui pourrait amener 100 ou 150 personnes ici, franchement cela pose problème".
De nombreuses réactions sur les réseaux sociaux
Si les riverains rencontrés assurent n’avoir absolument rien contre le fait que ce centre soit dédié au culte musulman, sur les réseaux sociaux par contre, plusieurs messages haineux ont été proférés par certaines personnes. "On s’attendait à avoir des réactions quant à la mobilité et au projet, c’est normal", explique Fawzi Ramoune, le porte-parole de l’association qui veut construire le centre. "Mais pas à être insultés ou à ce que l’on nous prête de mauvaises intentions". Car un lien a aussi été fait entre l’association et un parti religieux radical tunisien. "C’est une aberration" poursuit Fawzi Ramoune. "Tous ceux qui sont dans les statuts et toutes les personnes impliquées dans le projet n’ont aucune relation avec un autre pays, nous sommes vraiment loin de tout cela, politiquement, nous ne sommes liés à aucune mouvance".
Du côté de la commune, on explique qu’il y a pour le moment un devoir de neutralité puisque le dossier est mis à l’examen au niveau urbanistique. Elle entend les craintes des habitants concernant d’éventuelles nuisances mais précise que cela fera l’objet de discussions notamment au moment de la commission de concertation qui aura lieu le 25 octobre prochain.
L’association a prévu d’organiser un goûter le lundi 17 octobre pour aller à la rencontre des habitants du quartier.