Des crues "exceptionnelles". C’est ainsi que sont qualifiées les intempéries qui ont frappé le sud-est de la France et le nord de l’Italie.
Maisons englouties par la boue, routes détruites, stations d’épuration anéanties, … Les dégâts sont impressionnants. Plusieurs villages français et italiens sont coupés du monde.
Ce dimanche, les secours intensifient leurs efforts pour tenter de retrouver les disparus et venir en aide aux nombreux sinistrés. L’armée est venue en renfort.
L’Etat d’urgence devrait être décrété dans les régions italiennes du Piémont et de la Ligurie. En France, la procédure de catastrophe naturelle a été lancée.
"Le changement climatique aggrave les choses"
Un désastre que l’on peut expliquer par plusieurs facteurs selon Franck Pattijn, professeur en climatologie à l’ULB : "Tout d’abord l’aménagement du territoire avec l’urbanisation, mais aussi l’agriculture. Et surtout, à la fin de l’été où les sols sont nus. Si on veut que l’eau qui tombe avec des précipitations intenses soit gardée dans le sol, il faut une végétation. Donc, l’absence de cette végétation fait que l’eau coule à la surface et va s’écouler dans les rivières et donner des crues comme on a observé maintenant. Évidemment, il y a aussi un facteur aggravant qui est le changement climatique. On est face à des périodes de longues sécheresses qui durcissent aussi le sol, qui facilitent l’écoulement, mais aussi des précipitations intenses qui donnent des quantités d’eau énormes, et cela donne des crues, des dégâts qu’on peut observer maintenant".
Ce qui explique aussi la sécheresse en Flandre
Ces facteurs expliquent d’ailleurs les problèmes de sécheresse que l’on connaît de plus en plus en Belgique. "Surtout en Flandre", explique Frank Pattijn, "avec les constructions qui se transforment en une sorte de 'bétonisation'. Ce sont tous des effets qui ne permettent pas à l’eau de pénétrer dans le sol facilement. Donc elle va directement s’écouler, trouver un chemin vers les rivières. Et puis, évidemment, toute cette eau, un moment donné, on ne peut plus la gérer. En plus, on perd cette eau puisqu’elle va aller s’écouler vers la mer. Il y a donc un paradoxe : on a des périodes où on n’a pas assez d’eau parce que le niveau des nappes phréatiques est beaucoup trop bas et ça, parce qu’on n’est incapable de la garder".