On l’a déjà dit souvent, et on va le répéter, la cuisine italienne n’est plus simplement à la mode. Elle fait partie de notre quotidien, avec, malheureusement toujours les mêmes " standards ", que ce soient les produits, toujours les mêmes, ou les recettes, toujours les mêmes aussi. On en avait causé dans Tempo il y a quelque temps.
Mais donc, vu que la cuisine italienne s’est totalement fondue dans notre " corpus " de recettes et d’habitudes alimentaires, vu que nous consommons – notamment – beaucoup de pâtes, ça y est, Alleluyah, praise the Lord, on peut laisser tomber les stéréotypes, les références sempiternelles, bourrées de clichés, à la Mamma ou la Nonna !
Déjà, on va se payer le géant Dr. Oetker qui commercialise une pizza sous la marque " casa di mama " avec une énoooorme faute d’orthographe, puisque " mamma " prend deux " m " en italien… Probablement qu’un expert marketing s’est dit que les doubles consonnes en italien, c’était compliqué et que le message porterait mieux pour garantir ainsi sûrement ce qu’ils appelleront une meilleure expérience pizza au client.
Bon, mais surtout, faut arrêter de raconter n’importe quoi. Si la " Mamma " en Italie reste encore le pilier de la famille et de la cuisine, les " pizze " sont rarement de son domaine, car la pizza est et sera toujours un plat de rue qui nécessite un vrai four, que l’on n’a jamais à la maison et donc la mamma, elle peut te donner tout l’amour que tu veux en te faisant une assiette de " spaghetti al pomodoro ", elle te montrera mieux encore son amour en te filant dix euros pour aller " in pizzeria ".
Idem, lâchez la grappe des " Nonne ", tiens je vous copie-colle un bout de communiqué de presse reçu récemment pour me vanter les mérites d’une liqueur digestive, je cite
" Même dans nos assiettes et dans nos verres, nous
voulons de l’authenticité. Les arômes et les couleurs artificiels cèdent
la place à " la cucina della nonna ".
Eh bien, montrez-moi, chers communicants, en quoi, en Italie, les grands-mères sont des vecteurs de communication des boissons spiritueuses. Là aussi, en brainstorming, quelqu’un a dû se dire, la " nonna " ça parle à l’imaginaire des gens, un imaginaire fantasmé parce qu’en Belgique, c’est Bobonne, Mamy ou parfois Granny, et donc, pour chercher l’authenticité, on va s’enfiler un digestif italien qui peine à percer en Belgique !
Alors que, le secteur des " amari ", liqueurs digestives italiennes, qui était en plein reflux depuis le début des années 2000 connaît une nouvelle jeunesse, grâce à la mixologie, notamment aux Etats-Unis.
Alors franchement, invoquer à tout bout de champ l’image finalement empreinte de patriarcat rétrograde de la grand-mère pour vendre de produits qui, au final, connaîtront peut-être un nouveau succès grâce aux bars branchés, c’est vraiment ne pas regarder plus loin que le bout de son nez.
Et sinon, ma Nonna à moi c’était la reine de la "parmigiana di melanzane" et… de la pêche au lancer.