Week-end Première

Cuisinier : un métier vieux comme le Monde à redécouvrir

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Par Olivier Marchal

Si manger, on sait faire. Faire à manger est une autre affaire. Une affaire de talent et de métier qu’on explore en compagnie d’Olivier Marchal, sociologue et directeur de la Cité des Métiers de Charleroi.

Tout qui s’y essaie, par passion ou par nécessité, découvrir bien vite que cuisiner n’est pas simple et que pour imaginer, réaliser et réussir un plat, il faut être sacrément doué.
 

Et si manger est naturel, manger hors de chez soi et en étant servi, de surcroit, est culturel. De fait, les Belges prennent 1 repas sur 6 sont à l’extérieur (les Américains en prennent 1 sur 2) et vont au restau au moins une fois par mois et se contentent le reste du temps d’un sandwiches, d’une pizza ou d’une portion de frites, dont il s’en vend respectivement 1.8 milliards, 1 milliards et 11 milliards par an en France.

En découle assez logiquement chez nous, un secteur économique conséquent, fort de plus de 30.000 établissements, 150.000 salariés, 9 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Et au cœur de tout ça, un métier :  celui de cuisinier.

Cuisinière, Cuisinier, un métier qu’on pourrait croire aussi vieux que le genre humain, mais qui a pourtant mis des milliers d’années à devenir ce qu’il est aujourd’hui.

 

Tout simplement parce que dire que manger est une condition indispensable à la vie n’en fait pas une condition suffisante pour qu’apparaisse le métier de cuisinier. Pour ça, il va falloir que l’humanité se sédentarise, cultive, élèves sa viande et dompte le feu. Origine anthropologique que trouve son écho dans l’étymologie du métier qui prend racine latine dans le verbe cuire (coquere).

Au début et pendant très longtemps, chacun va cuisiner pour sa famille, son clan, puis quand les villages sont devenus des villes, la quantité de travail à produire pour chaque tâche est devenue telle, qu’il a fallu s’organiser autrement : en divisant le travail, et donc les rôles, embryon du concept de métier.

Et là, rapidement, les rois, empereurs et les grands chefs, toutes civilisations confondues, vont faire appel à des de troupes de cuisinier et autres gens de bouches. Leur accordant, au passage, selon les cultures et surtout les époques le statut d’ouvrier, d’artisan ou d’esclave.

En résumé, l’histoire de la restauration est une histoire des privilèges, car jusqu’à la fin de la Révolution française, se faire servir à manger est réservé aux ultra riches et dehors, et mis à part les aubergistes autorisés par décret à ne servir qu’un seul repas et à heure fixe, personne ne peut se faire servir en payant un repas par un tiers, hors de la sphère domestique.

Et ce n’est qu’en 1765, qu’un homme bravera l’interdit en servant des plats cuisinés pour tout qui paie et en un seul endroit. Cet homme, premier cuisinier de restauration de l’histoire, s’appelait, cela ne s’invente pas : Monsieur Boulanger.

 

Un secteur varié, pour le plaisir de tous

De la fine cuisine, au fast food, en passant par la bistronomie, être cuisinier, c’est avoir l’opportunité de faire à manger en fonction du lieu et des produits, à portée de toutes les bourses et pour tous les gouts.

C’est avoir aussi l’opportunité de travailler pour le vrai big boss de la restauration, qui n’est pas étoilé, qui ne fait pas la une des magazines et pèse pourtant plus de 2 milliards de repas par an à travers les collèges, les écoles, les homes et les structures publics.

 

Cuisinier : nouveau job à impact !


Quelque soit l’endroit où il s’exerce, le métier de cuisinière ou de cuisinière demande de la créativité, beaucoup de technique (ceux qui ont déjà tenté de faire une recette de top chef en savent quelque chose), et une résistance physique hors du commun.

Du point de vue Santé, enfin, c’est le métier qui tient entre ses mains notre avenir commun. Avec pour objectifs de mettre sur la table de quoi manger sain, et de quoi manger mieux en éduquant à travers les assiettes servies dans les cantines scolaires ou en inventant de nouvelles saveurs en accord avec les exigences du climat.

De quoi donner clairement un sens nouveau à ce métier ancestral, et lui donner à juste titre l’intitulé de plus en plus recherché par les nouvelles générations de travailleuses et de travailleurs : de Job à impact.

Plus  d’infos sur ce métier ?

(et sur tant d’autres), c’est, du lundi au vendredi, de 9h à 12h, sur Miti : la plateforme d’orientation en ligne entièrement gratuite de la Wallonie et de Bruxelles, ou bien, en présentiel, avec ou sans rendez-vous, dans vos Cités des Métiers préférées : Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur.

Toute ma vie j'ai rêvé d'être...

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