Le ministre de la Justice a annoncé vendredi matin sur les ondes de la radio VRT sa décision d’entamer la procédure de retrait de reconnaissance de l’Exécutif des musulmans, estimant que celui-ci ne représentait plus aujourd’hui l’ensemble de la communauté musulmane de Belgique.
L’Exécutif des musulmans de Belgique est le représentant officiel de la communauté musulmane en Belgique. Il perçoit à ce titre quelque 600.000 euros de subsides par an. Le fonctionnement interne de l’organe fait toutefois débat depuis des années.
Il lui est notamment reproché son manque de transparence ainsi que sa perméabilité aux influences de pouvoirs étrangers, turcs et marocains essentiellement. Un rapport de la Sûreté de l’Etat avait en outre relié il y a quelques mois son président Mehmet Ütsün à l’extrémisme. Cet organe est également miné par des dissensions internes qui ont mené trois de ses membres à requérir devant le tribunal de l’entreprise de Bruxelles la désignation d’un administrateur provisoire. La demande a toutefois été rejetée à la fin de l’année passée.
Pour le ministre de la Justice, la coupe est à présent pleine, raison pour laquelle il a décidé d’entamer la procédure de retrait de reconnaissance officielle de l’Exécutif, ce qui conduira aussi à la fin de sa subsidiation par l’Etat. Interrogé mercredi en commission de la Justice de la Chambre, le ministre a balayé le projet de renouvellement de cet organe, le jugeant insuffisant.
L’Exécutif des musulmans aura un droit de réplique dans le cadre de cette procédure de retrait.