Cyclisme : analyse du départ de saison canon d’Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux

On est en train de rejoindre le top niveau

"Gagner une course à étapes était l’un de nos objectifs de l’année et il est déjà réussi", appuie Valerio Piva (directeur sportif sur le Tour d’Oman). "On n’a peut-être pas le coureur pour gagner un grand tour mais sur des courses à étapes du niveau du Tour d’Oman c’est possible, alors il faut essayer. Ça confirme que notre préparation hivernale a été très bonne. Et puis Jan Hirt est un coureur qui peut avoir peut-être des faiblesses au niveau mental. Ici, cette victoire va lui permettre d’être en confiance et de bien poursuivre la saison".

"J’ai le sentiment que chaque année, l’équipe gagne en niveau et monte d’une marche. On a renforcé la structure avec des coureurs et de l’encadrement comme des entraîneurs et des nutritionnistes. Il faut encore travailler bien sûr, mais on est en train de rejoindre le top niveau", ajoute Valerio Piva.

L’an dernier, l’équipe avait dû attendre la mi-août pour totaliser quatre succès. En 2022, ce même total est atteint dès la mi-février. Est-ce une surprise ? "Non, ce n’est pas une surprise", répond Jean-François Bourlart. "On travaille sur la forme des coureurs depuis l’arrivée de notre manager de la performance Aike Visbeek. On établit des plans à l’année, coureur par coureur. Pour la première fois, on a aussi fait un stage en décembre. On a aussi engagé un entraîneur supplémentaire. Je pense que tout cela paie. On récolte les fruits de cette préparation différente".

"Avant, quand nous étions en D2 du cyclisme, on se disait : on va essayer de s’accrocher sur les classiques et ensuite on essayera de gagner à partir du mois de mai. Aujourd’hui, on travaille différemment et on réfléchit comme une équipe du World Tour. On va plus loin dans la planification et la recherche des détails. Et ça marche aujourd’hui".

"C’est vrai que, entre mi-août et mi-février pour décrocher quatre victoires, c’est un changement radical ! Mais on avait travaillé pour ça et on s’était fixé ça pendant l’hiver. On a des coureurs rapides comme Biniam Girmay, Alexander Kristoff, Gerben Thijssen ou Andrea Pasqualon. Ce sont des coureurs qui doivent gagner et prendre des points, ils en sont conscients et on a bien préparé ça. Et si on peut continuer à prendre des points sur les courses à étapes qui nous sont accessibles, alors ce sera une belle saison".

"J’explique ce début de saison canon par le travail", abonde Valerio Piva. "On sait que cette année il faudra aller chercher des points UCI partout et être présent. On est bien parti mais le tout est de pouvoir continuer car la saison est longue".

Cette série de succès a le mérite de provoquer au sein de l’équipe une émulation positive bien compréhensible. L’idée étant maintenant de prolonger cette euphorie pendant les classiques du printemps qui approchent. "En engageant des coureurs comme Alexander Kristoff et Adrien Petit, le but était évidemment de bien figurer sur les classiques. On sait que Kristoff a la victoire dans les jambes, sur un Gand-Wevelgem par exemple. On va mettre en place une équipe forte autour de lui. Il y a aussi Aimé De Gendt, il était moins bien l’année passée mais il a toujours la capacité d’aller faire un TOP 10 sur une classique flandrienne. Et pour les classiques ardennaises, on compte sur Loïc Vliegen et Lorenzo Rota. Et puis je n’oublie pas Biniam Girmay qui pour sa première année va être plongé dans le bain et pourrait créer des surprises. Notre équipe tient la route, j’espère que l’on sera présent", conclut Jean-François Bourlart.