Vuelta - Cyclisme

Cyclisme : Jasper Philipsen, un bouquet sur la Vuelta pour oublier les démons du Tour de France

Jasper Philipsen victorieux sur la Vuelta.

© AFP or licensors

On l’avait quitté en pleurs, incapable de contenir ses larmes sur les Champs-Elysées après une nouvelle (et frustrante) 2e place au sprint derrière Wout van Aert sur la dernière étape du Tour de France. Un podium, que beaucoup auraient célébré avec fierté, mais qui avait eu le don de frustrer Jasper Philipsen, abonné aux places d’honneur sur la Grande Boucle 2021. Probablement le sprinteur le plus régulier du peloton, il avait, rappelez-vous, amassé trois 2e places et trois 3e places… sans jamais parvenir à lever les bras.

Oubliez les tracas, oubliez les larmes, on a retrouvé Philipsen plein sourire ce dimanche, brandissant fièrement une bouteille de champagne sur le podium de la Vuelta. Quelques minutes plus tôt, il avait été magnifiquement mis sur orbite par sa formation Alpecin-Fenix pour s’imposer au nez et à la barbe de Fabio Jakobsen et remporter la 2e étape du Tour d’Espagne 2021. Un prestigieux succès, auquel il ne préférait pas penser avant l'étape, qui lui permet d’oublier les démons du Tour de France et surtout de confirmer que, oui, cette année 2021 est bien celle de l’explosion pour lui.


Pur produit de l’académie Axel Merckx, Philipsen avait été très (trop) tôt promis à un très grand avenir. Véloce sprinteur, à l’aise sur les Classiques, il était même annoncé comme le futur Tom Boonen, un héritage évidemment lourd à porter dans notre pays.

Passé professionnel en 2018, il signe, à la surprise générale, chez UAE Emirates, l’une des nouvelles grosses armadas du peloton, un an plus tard. Ses débuts ? Fracassants. Dès janvier, il profite du déclassement de Caleb Ewan au Tour Down Under pour remporter sa toute première étape en World Tour.

Malheureusement, malgré plusieurs places d’honneur par la suite, Philipsen pâtit de l’énorme concurrence au sein de l’équipe émiratie et doit finalement se contenter d’un rôle de coéquipier modèle ou poisson-pilote pour le vieillissant sprinteur maison, Alexander Kristoff.

Cela ne l’empêche cependant pas de remporter brillamment la 15e étape de la Vuelta 2020 et de confirmer, qu’à 22 ans, il en a toujours sous le capot et qu’il n’attend qu’une chose : définitivement exploser aux yeux du grand public.


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Alpecin-Fenix pour enfin pouvoir jouer sa propre carte

C’est dans cette optique-là qu’à l’aube de la saison 2021, il rentre au bercail en signant un contrat avec l’équipe pro-continentale belge, Alpecin-Fenix.

D’abord dans l’ombre de ses prestigieux coéquipiers Mathieu van der Poel ou Tim Merlier, abonnés aux victoires en World Tour, Philipsen défraye la chronique en remportant le Grand Prix de l’Escaut en avril dernier, devant un certain Sam Bennett. Il prouve, à qui veut bien l’entendre, qu’une fois lancé au sprint, il peut rivaliser avec n’importe qui.

Une réputation naissante qu’il confirme sur le Tour de Turquie (2 victoires, quatre 2e places et le maillot vert de meilleur sprinteur) et finalement quelques semaines plus tard sur les routes du Tour. Parce que même si, comme on l’écrivait précédemment, la victoire lui a six fois échappé d’un fil, son étonnante régularité a marqué les esprits. Alors que les sprinteurs chevronnés du plateau abandonnaient un à un, lui restait fidèle au poste.

Il restait donc à parachever le travail en remportant enfin cette victoire dont il rêvait. Pour cela, la Vuelta, où il avait déjà levé les bras en 2020, semblait être le terrain de chasse idéal. Confirmation dès la 2e étape, s'il vous plaît. 

A 23 ans, Jasper Philipsen est définitivement entré dans la cour des meilleurs sprinteurs de la planète.

Et il a offert, par la même occasion une victoire à Alpecin Fenix, qui devient (provisoirement) la seule formation à avoir raflé un bouquet sur les 3 Grands Tours en 2021. Pas mal pour une équipe pro-continentale, rappelons-le.

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