C’est l’heure de la clôture et des bilans pour la saison 2021 de cyclisme, mais aussi pour notre podcast "On Connait Nos Classiques". Animateur, journalistes et consultants, l’équipe cycliste de la RTBF se réunit autour du micro pour analyser l’année et distribuer les bons et mauvais points. Dans le premier volet de ce bilan cyclisme, on dévoile les coups de cœur, les déceptions, l’espoir et l’équipier de l’année.
Quand il s’agit de révéler le coup de cœur de la saison, les acteurs du podcast "On Connait Nos Classiques" font dans la diversité. Rodrigo Beenkens choisit de pointer le cyclisme belge en général car "il est désormais performant sur tous les terrains". Samuël Grulois et Gérard Bulens ont apprécié la métamorphose de Victor Campenaerts et Laurent Bruwier retient la saison de Tim Merlier.
Notre consultant Cyril Saugrain décompose, lui, son coup de cœur en deux parties. "Sur le plan émotionnel je choisis la victoire de Mathieu Van der Poel à Mûr-De-Bretagne, sur le Tour de France. Et puis, le deuxième coup de cœur est français, c’est Franck Bonnamour, le super combatif du Tour".
Les tactiques de Sven Vanthourenhout interrogent
En deuxième thématique, les spécialistes cyclisme de la rédaction dévoilent leurs déceptions de la saison. "Moi je veux pointer la tactique belge", affirme Rodrigo.
"Aux Jeux et aux Mondiaux, je ne comprends toujours pas pourquoi Greg Van Avermaet et Remco Evenepoel ont roulé si tôt. Il y a un étonnant décalage de perception de cette analyse tactique au nord et au sud du pays. Le système de rouleau compresseur mis en place très tôt dans la course m’étonne. Il faut aussi un peu de ruse et d’expérience".
"Que dirait-on si c’était l’ancien sélectionneur Rik Verbrugghe qui avait adopté cette tactique ?", s’interroge Rodrigo Beenkens.
Le vent tourne pour toute une génération
"Je ne vais pas parler de coureurs décevants, mais plutôt de coureurs qui, selon moi, sont probablement déçus au terme de cette saison. La nuance est importante", précise Jérôme Helguers. "Il y a une génération de coureurs de plus de 30 ans qui doit se dire que ça va devenir très compliqué de gagner à nouveau une grande course. Je parle des Greg Van Avermaet, Philippe Gilbert, Sep Vanmarcke ou même Peter Sagan. Pour cette génération le vent tourne car ils ne semblent plus vraiment en mesure de rivaliser avec les van Aert, Van der Poel, Alaphilippe ou même Pidcock et Asgreen".
Et Gérard Bulens abonde plus ou moins dans le même sens. "Sans citer de noms, ma déception est collective. Ce sont les trentenaires. Quelques-uns sont passés à travers cette saison. Il y a plusieurs raisons, peut-être la pandémie, et on voit plusieurs coureurs en difficulté, poussés vers la porte par les jeunes qui ont pris le pouvoir".
Qui sont les équipiers de l’année ?
Dans ce podcast de fin de saison, les spécialistes ont aussi choisi leur équipier de l’année. Et du côté de Samuël Grulois, le regard s’est tourné vers le désormais retraité Tony Martin. "Un peu comme Campenaerts a changé sa façon de rouler, Tony Martin s’est adapté quand il ne se sentait plus capable de rivaliser avec les meilleurs dans le chrono. Il est devenu l’équipier modèle chez Jumbo-Visma, notamment aux côtés de Primoz Roglic sur les grands tours. Il a malheureusement eu beaucoup de malchance, comme avec cette pancarte Opi-Omi. J’ai beaucoup de considération pour lui et pour son efficacité. Tony Martin quitte maintenant le peloton, tout comme Dan Martin. Ça veut donc dire qu’il ne reste que Guillaume Martin", s’amuse Samuël.
"Moi j’ai choisi Ludovic Robeet", rapporte Laurent Bruwier. "Le gars est toujours là chez Bingoal-Pauwels Sauces-Wallonie Bruxelles. Il va dans l’échappée quand on lui demande d’y aller, il va chercher les bidons, etc. En théorie, ce n’est pas le gars qui est là pour gagner. Sauf quand ça tourne bien comme quand il a gagné à Nokere. C’est une reconnaissance pour tout le travail qu’il abat pendant l’année, c’est un travailleur. Je voulais mettre un avant un coureur wallon, qui n’est toujours sous les feux des projecteurs mais qui mérite d’y être".
"Le plus décisif c’est pour moi Michael Morkov", juge Cyril Saugrain. "Sans lui, Mark Cavendish n’aurait pas pu aller chercher tout ce qu’il est allé chercher sur le Tour de France. Il a une justesse de course, un bon positionnement et sait produire le bon effort au bon moment. C’est lui qui reflète pour moi le mieux le profil d’équipier modèle".
Dans la catégorie espoir, Tom Pidcock impressionne
Au moment d’évoquer l’espoir de l’année, le nom de Tom Pidcock fait quasiment l’unanimité. "Ce n’est plus le jeune espoir que l’on découvre, mais je ne m’attendais pas à le voir si performant cette année. Il a prouvé qu’il avait devant lui une très grande carrière à venir", détaille Samuël Grulois.
"J’abonde dans le sens de Samuël et je l’attends maintenant sur les grands tours", poursuit Laurent Bruwier. "Il a gagné le baby Giro 2020 haut la main. Il a fait la Vuelta cette année et termine aux environs de la 65ème place. Mais j’ai envie de le revoir sur ce terrain-là".
"Je trouve aussi que c’est celui qui donne beaucoup d’espoir", insiste Cyril Saugrain. "Il a tout de suite su se mettre au top niveau mondial et répondre présent sur différents profils de courses. Ses objectifs sont remplis, avec en plus la victoire sur l’épreuve VTT aux Jeux. C’est l’homme avec qui il faudra compter dans les années à venir".
Et Jérôme Helguers d’ajouter : "n’oublions pas également l’autre jeune coureur britannique d’INEOS Grenadiers, Ethan Hayter (9 victoires cette saison). J’ai hâte de voir ce duo Pidcock-Hayter sur les classiques l’an prochain".
Dans le dernier podcast de la saison 2021, l’équipe cycliste de la RTBF poursuivra son analyse de l’année avec la course marquante de l’année, le manager de l’année et enfin, le meilleur coureur de la saison.
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