Sous couverture

Daniel Pennac, à près de 80 ans, l’enthousiasme intact

Daniel Pennac entouré de Thierry Bellefroid et Lucile Poulain sur le plateau de Sous Couverture

© Tous droits réservés

Quelle chance d’entamer ce mois de février en accueillant un auteur qui nous accompagne depuis si longtemps. Daniel Pennac est en effet venu présenter à Thierry Bellefroid et Lucile Poulain, son dernier roman Terminus Malaussène qui vient de paraître chez Gallimard. Un point final à la saga Malaussène entamée il y a près de 40 ans et dont les huit tomes précédents ont séduit pas moins de 5 millions et demi de lecteurs !

"Terminus Malaussène" de Daniel Pennac paru chez Gallimard

La famille Malaussène, c’est avant tout Maman Malaussène et ses sept enfants, chacun issu d’un père différent. Ils vivent à Belleville dans une ancienne quincaillerie. Maman Malaussène trop occupée par ses amours et ses multiples grossesses se repose sur Benjamin, l’aîné pour gérer la fratrie. Celui-ci est bouc émissaire de métier. Dans le premier roman de la série Au bonheur des ogres, il est même salarié dans un grand magasin pour se faire engueuler.

Autour du personnage central de Benjamin, il y a sa famille, les amis du quartier, les collègues de travail, les conjoints et relations de ceux-ci, toute une galerie de personnages singuliers qui sont autant de prétextes à des situations rocambolesques.

Sans ambition sociale ni professionnelle, Benjamin Malaussène a été ballotté d’aventures en aventures tout au long des neuf tomes cette saga.

Terminus Malaussène s’ouvre sur un résumé du volume précédent Le cas Malaussène, sur un arbre généalogique de la tribu Malaussène et qui se referme sur un répertoire des personnages qui facilitera la vie du lecteur.

Dernier d’une fratrie de quatre, fils d’un polytechnicien devenu officier de l’armée coloniale et d’une femme au foyer, Daniel Pennac s’est souvent confié sur sa scolarité désastreuse. En pension dès la cinquième, plusieurs redoublements, huit ans de taule pédagogiquement parlant, des années de douleur et de honte puis la rédemption grâce à trois professeurs et à son amour de la lecture.

Mais saviez-vous que la saga des Malaussène trouve en partie son origine dans ce passé de cancre.

Début des années 80, Daniel Pennac devenu professeur de lycée lit l’essai du philosophe et anthropologue, René Girard Le Bouc émissaire et sa théorie lui plaît. L’idée en est que tout groupe humain se constitue par rejet d’un des siens. En tant quancien cancre, puis en tant que professeur, il connaissait bien le phénomène :

Celui qui incarne tous les défauts du groupe est sacrifié, martyrisé et ensuite par un revirement de conscience, il est divinisé et c’est le fondement du christianisme. On sait très bien que ce phénomène de bouc émissairisation est réel et que c’est lui qui est le mortier qui solidifie le groupe. Mais ça vaut aussi pour tous les groupes humains, les familles, une salle de classe, un gouvernement.

Toujours dans le début des années 80, Daniel Pennac découvre sur les conseils d’un ami, Jean-Bernard Pouy, la Série Noire et les polars où le sens de la métaphore schématise un propos plus efficacement que de longues descriptions. Il le défie ensuite d’écrire un roman noir.

Daniel Pennac se dit alors quil serait intéressant dillustrer la théorie de René Girard à travers un personnage qui serait un bouc émissaire professionnel, un type explicitement salarié pour se faire engueuler à la place des autres. C’est ainsi qu’est né Au bonheur des ogres. La saga Malaussène, cest lincarnation de cette idée.

Envie d’en savoir plus sur Daniel Pennac dont l’enthousiasme ne cesse de nous ravir ? Alors rendez-vous avec Thierry Bellefroid et Lucile Poulain dans Sous Couverture ce dimanche 12 février à 23 h sur la Trois !

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous