Il naît dans les foyers artistiques initiés par des princes mécènes, et des cercles raffinés tenus par des femmes cultivées de la bourgeoisie.
Dans ces lieux de rencontres, se côtoient les artistes, dont les meilleurs poètes du moment et les musiciens.
Forts de ces échanges humanistes, le langage musical est assez simple. Tout est fait pour privilégier l’intelligibilité du texte. Cette suprématie du texte lie le genre aux efforts des poètes pour formater une poésie française.
Souvent, ces airs sont rythmiquement mesurés, mais n’ont pas une battue régulière. Ils se calent sur les pieds de la poésie, et ces successions de "longues" et de "brèves".
Certains servent de Timbres ; cela veut dire qu’on pouvait y adapter divers textes, en fonction des pieds… c’est pour cela que nous retrouvons des musiques semblables portant des textes différents…
C’est aussi à cette époque que va naître la basse continue, cette basse chiffrée sur laquelle on construit les accords. Elle va doucement remplacer la tablature, sorte de mini-schéma sur lequel est indiqué la position des doigts sur l’instrument.
L’air de cour évoque le plus souvent les sentiments amoureux, souvent déçus et en souffrance en raison de l’absence de l’être aimé, ou encore de nostalgiques souvenirs d’une joie passée.
Après 1650, plusieurs formes de chansons détrônent parfois un peu l’air de cour. Ou alors il se transforme, s’élargit. Vont apparaitre l’air sérieux, l’air en rondeau ou encore l’air à boire…
L’air de Cour, dans son esprit populaire, a joué un grand rôle dans la formation du vaudeville, du théâtre en chansons, et même de l’opéra baroque français.