La Juventus Turin, sportivement à la peine et dans le collimateur de la justice, solde l'ère Andrea Agnelli, son président démissionnaire, en approuvant mardi des résultats financiers dans le rouge vif, quelques semaines avant de désigner sa nouvelle équipe dirigeante.
La "Vieille dame" va valider des comptes en déficit pour la cinquième année consécutive, et pour la deuxième de suite au-delà des 200 millions d'euros de pertes: 239,3 millions d'euros pour l'exercice 2021/2022 après 226,8 millions d'euros la saison précédente.
Cette assemblée générale des actionnaires à l'ambiance morose, déjà repoussée à deux reprises, se tient alors que la Juve est officiellement sans direction: Andrea Agnelli a démissionné le 28 novembre, avec l'ensemble de son Conseil d'administration, sous la pression d'une enquête pour des irrégularités comptables présumées.
Trois jours plus tard, le 1er décembre, celui qui dirigeait le club depuis 2010 a fait l'objet d'une demande de renvoi en procès, avec onze autres ex-dirigeants, pour ces infractions présumées sur les finances du club, coté en bourse.
La Juve est soupçonnée d'avoir manipulé le marché en diffusant des informations financières biaisées mais aussi d'avoir produit des factures pour des transactions inexistantes, sur la période 2018-2021. L'année 2023, qui marquera le 100e anniversaire de la prise de contrôle par la famille Agnelli, sera donc loin d'être aussi festive qu'espérée pour un club replongé dans des tourments.
Outre l'enquête judiciaire sur ses comptes, le club est également dans le viseur du gendarme boursier italien, de la Fédération italienne et de l'UEFA. La Juve, le club le plus titré du football italien (36 titres de champion ou scudetti), déjà en conflit ouvert avec l'instance européenne sur la Super Ligue depuis plus de dix-huit mois, est engagé dans un plan de redressement visant à se conformer aux règles financières de l'UEFA.