Ce soir-là, six équipes, composées d'éleveurs, de chasseurs et de lieutenants de louveterie, encadrés par l'OFB, sont réparties sur la zone proche de Presles. Après trois appels, la vallée reste désespérément silencieuse. Soudain le technicien tend l'oreille... "C'est une chouette hulotte", souffle-t-il, la mine déconfite.
Branle-bas de combat. Après conciliabule, les équipes décident de se repositionner là où les loups ont été aperçus l'année dernière, à la même période. Au top horaire suivant, vers 22h30, Philippe et un de ses collègues, visages graves, poussent un long "aaoooouuuu".
Au bout de dix secondes, c'est la récompense : des loups, très proches, répondent, dans un concert de hurlements joyeux et de cris graves.
"Protocole terminé", lance sobrement le technicien de l'OFB. Aucun doute, des petits sont nés. Difficile en revanche de se prononcer sur la présence d'une deuxième meute. Celle qui a été identifiée en 2019 donne du fil à retordre aux éleveurs de la région. Des "tirs de défense" sont d'ailleurs autorisés régulièrement par le préfet afin de réduire la pression sur les troupeaux. Dans le département voisin de la Drôme, deux animaux ont été tués en deux semaines. Les autorités françaises ont fixé le droit d'abattage maximal à 19% des loups recensés au niveau national, soit 174 bêtes.