Adi a besoin d’aide. Son frère Rudolf (dit "Rudi"), de deux ans son aîné, va s’engager à ses côtés. Les deux larrons sont complémentaires. Rudi, beau parleur, s’occupera des ventes. Adi, plus introverti, s’attellera à la fabrication. Et l’épopée des deux frangins, alors inséparables – ils iront jusqu’à habiter, avec leurs épouses respectives, dans la même maison —, va s’emballer. Grâce aux crampons métalliques, les joueurs de foot sont beaucoup plus stables sur le terrain. Succès assuré. Fournisseurs de l’équipe nationale allemande aux JO d’Amsterdam en 1928, les Dassler iront jusqu’à chausser la légende Jesse Owens lors des épreuves de Berlin 1936.
La guerre arrive à grands pas. Rudi va être enrôlé dans l’armée. Adi, lui, obtiendra la permission de continuer dans la fabrication (qui comprenait aussi du matériel de guerre…). En 1943, les dissensions entre les frères se feront criantes. L’histoire dit, comme le conte le journal français Les Echos, que c’est lors d’une permission de Rudi, que, contemplant avec son épouse un cratère dû à une explosion de bombe, Adi arrivant sur les lieux, s’exclamât :"Les foutus bâtards sont de retour !". L’affirmation était destinée aux forces alliées. Rudolf lui, l’a prise pour lui. Ajoutés à cela la rumeur d’une relation entre Rudi et la compagne d’Adi, le fait que les deux femmes ne s’entendent pas (ceci va peut-être avec cela) et que Rudi est jaloux du fait que son frère ne soit pas au front, la tension va s’amplifier.
En avril 1945, Rudi déserte et revient en Bavière. Il est rattrapé par la Gestapo et mis en prison. Accusé plus tard par les Américains de sympathie pour le régime nazi, ce sera direction prison. Un an. Adi et sa femme l’auraient dénoncé pour en être quitte ?
D’autres disent que Rudi a essayé de balancer son frangin aux Américains. En attendant, du fond de sa geôle, Rudi rumine. Adi, lui, chausse maintenant les GI qui occupent le pays.
En 1948. Les choses sont claires. La brouille totale. Les frères se séparent. Adi fondera Addas ("Ad"(-olph)- "Das"(-sler)) et Rudi, quelques centaines de mètres à côté, l’entreprise… Ruda. Bientôt, cette dernière prendra le nom de Puma. Un nom qui peut être prononcé dans toutes les langues. Addas, étant trop proche du nom d’une marque déjà existante, sera agrémentée d’un "i" central. Adolf garde la grande majorité des employés (et le site), Rudolf attire avec lui les vendeurs.