Quelle destinée que celle de Garry Kasparov ! L’homme a à présent près de soixante ans, il n’en reste pas moins mythique. Un exemple absolu tout d’abord pour nombre de joueurs d’échecs. C’est son père qui va lui donner le goût de la chose. Et ses prouesses vont être fulgurantes. Il sera ainsi déjà joueur première catégorie à 9 ans. En 1975, il fait partie de l’élite des jeunes joueurs soviétiques. Cette année-là, il rencontrera pour la première fois Anatoli Karpov. Nous sommes dans un tournoi de parties simultanées à Moscou, et Karpov est alors le roi de la planète échecs. Kasparov perdra la partie… Mais s’en souviendra…
C’est cette année-là que le prodige va changer son nom. La décision est prise lors d’un conseil de famille. Il prendra le nom de sa mère. Nous sommes alors à Bakou, en Azerbaïdjan. Une des républiques soviétiques, tout comme l’Arménie voisine, d’où sa mère est originaire (du Haut-Karabakh, plus précisément). Son père, lui, est décédé quatre ans auparavant.
Ingénieur, il était juif et avait pour nom de famille Vaïnstein. Sur conseil de sa mère et de son entraîneur, le jeune Garik Kimovitch Vaïnstein se fera dorénavant appeler Garry (ou Garri) Kasparov. Un nom plus facile à porter dans l’URSS d’alors (déjà qu’être d’origine arménienne en Azerbaïdjan n’est pas si simple…).
Ensuite, suivra une décennie où il gravira peu à peu les paliers. Champion du monde junior en 1980, nommé grand maître l’année d’après… Et en 84, le toit du monde : il trône à la première place du classement Elo – classement comparatif des joueurs d’échecs, un peu comme l’ATP (mais plus représentatif selon certains) pour le tennis —.
Il va alors affronter, aux championnats du monde, Anatoli Karpov. Le choc.