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Dans le rétro : les "casus belli" dans l’Histoire, ou quand les guerres se cherchent un prétexte…

Les prétextes à la guerre ont été nombreux, de tout temps, dans l’Histoire des Hommes.

© Belga/AFP/Getty

Tension maximale à l’est de l’Europe. Le monde entier est sur les dents, suspendu aux neurones du président russe, Vladimir Poutine. Bien que les efforts pour maintenir la diplomatie coûte que coûte s’enchaînent tous azimuts, on a l’impression qu’une étincelle suffirait à embraser la frontière ukrainienne. Et ce sentiment, présent dans nombre d’esprits, que le "commander in chef" des armées russes chercherait un prétexte pour déclencher, pour de bon, les hostilités. Ce qu’on appelle aussi un " casus belli ". Un "cas de guerre", selon la locution latine, acte qui puisse motiver et justifier une déclaration de guerre.

Le principe est simple, mais fait-il encore qu’il soit solide. Nous vous proposons ici un retour, dans l’Histoire, sur quelques " casus belli " marquants. Histoire de se remémorer aussi des cas de figure...

Pâris s’éveille

Tout d’abord le prétexte de guerre romantique par excellence. Il nous vient des Grecs anciens. Le légendaire enlèvement d’Hélène par Pâris. Motivation illustre de la Guerre de Troie, racontée par Homère dans l’Iliade. Les armées achéennes (synonyme de grecques) menées par Agamemnon sur demande de Ménélas, l’époux d’Hélène, vont partir affronter les Troyens. Le conflit, mythique, verra s’illustrer d’autres personnalités comme Hector, Achille, Ulysse, Priam, Briséis ou encore un curieux cheval de bois…

Rendons à César…

Un des plus fameux " casus belli " de l’histoire a engendré deux expressions que nous utilisons encore aujourd’hui. A savoir tout d’abord " Franchir le Rubicon ". Il a eu lieu dans la Rome Antique, à la fin de la République. Et Jules César, en personne, d’en être un des plus prestigieux protagonistes.

César franchissant le Rubicon avec son armée (image d’illustration)
César franchissant le Rubicon avec son armée (image d’illustration) © GettyImage

Nous sommes en – 49 avant Jésus-Christ. Ce petit fleuve, aux allures de simple torrent, situé en Emilie-Romagne (à deux pas de l’actuelle Rimini), marquait la frontière entre l’Italie romaine et la province de Gaule cisalpine. Pendant la République romaine, en droit, il jouait un rôle crucial. Pour éviter les guerres civiles à Rome, il était interdit à des hommes en armes de le franchir.

Le Rubicon, petit fleuve du nord-est de l’Italie, à Savignago sul Rubicone en février 2012 (au loin, le "pont consulaire" romain).
Buste de Jules César au musée antique d’Arles, en France

En ce temps-là, César, bien que victorieux de sa Guerre des Gaules, voit son mandat de proconsul se terminer. C’est Pompée qui a le vent en poupe à Rome. Or pour César, pas de salades ! Il doit tenter de franchir le Rubicon avec son armée s’il veut espérer forcer la main des Romains, prétexter les protéger et in fine garder le pouvoir. C’est un risque, mais il le tente, avec sa phrase fameuse : Alea jacta est ! (Les dés en sont jetés). Le coup de poker de César engendra une guerre civile, mais fonctionnera à merveille.

Que trépasse si je faiblis !

Des siècles plus tard, la première croisade est issue d’un prétxte bien précis. Les pèlerins chrétiens s’étaient vus interdire l’accès aux lieux saints de Jérusalem. Après une période d’absence relative de conflit, les Turcs Seldjoukides, fraîchement domiciliés dans la région, s’en prennent aussi aux chrétiens du Moyen-Orient. Ce sont ces motifs qui poussèrent le pape Urbain II de prêcher la Croisade à Clermont (-Ferrand) en 1095. Quatre ans plus tard, Godefroy de Bouillon et ses médiévaux comparses seront à la tête de Jérusalem…

Tea Party !

Casus Belli célèbre aussi dans le cadre de l’entrée en scène de l’Invincible Armada espagnole contre Elisabeth I d’Angleterre et son allié les Provinces-Unies, qui avaient signé ensemble un traité à la fin du XVIe siècle. Près de 200 ans plus tard, la guerre d’indépendance américaine commença par la fameuse Tea Party dans le port de Boston. En 1773, nombre de citoyens des 13 colonies américaines se sentaient floués par la capitale, Londres. Les Britanniques de la métropole manquent de liquidité, et ont décidé de taxer plus fortement.

Dessin de 1890 représentant la Tea Party de Boston (Ducan)
Dessin de 1890 représentant la Tea Party de Boston (Ducan) © Getty

Et même de taxer un produit qui auparavant ne l’était pas en Amérique : le thé, de la puissante Compagnie des Indes orientales. Les colons empêchèrent les navires commerciaux de débarquer pour décharger leur denrée. Sauf à Boston, où une importante cargaison placée sur trois navires. Restés, eux, dans le port de la ville. 60 hommes, déguisés en Indiens (pour susciter davantage de peur) grimpèrent dans les bateaux et y jetèrent les précieuses caisses par-dessus bord.

L’événement fit grand bruit, et fut le déclencheur de la guerre qui aboutit à la déclaration d’Indépendance des Etats-Unis en 1776. Le parti très très (très) à droite Tea party, dissous en 2012 et emmené, on s’en souvient, par Sarah Palin, tire son nom de cet événement.

Vive l’Empereur !

Ce fut aussi un impératif économique qui poussa Napoléon Ier à attaquer la Russie du Tsar Alexandre Ier en 1812. Moscou ne respectait pas, selon lui, le Blocus continental que la France avait mis en place contre l’Angleterre. Le 24 juin 1812, Napoléon, à la tête de sa pléthorique Grande Armée, traverse le Niémen, le fleuve frontière, et va s’enfoncer dans les immenses plaines russes.

Mal lui en a pris…

Ney lors de la retraite de Russie (illustration)
Ney lors de la retraite de Russie (illustration) © Getty

La dépêche d’Ems

Cet homme, à l’allure sévère, c’est Otto von Bismarck. Le chancelier prussien est un sacré rusé. Un de ses rêves les plus fous ? Réaliser l’unification allemande et si possible, placer à la tête du pays son roi, Guillaume 1er de Prusse. A l’époque, en 1870, l’Allemagne est constituée d’une myriade d’Etats, allant des plus puissants (Prusse, Bavière, Hanovre…) à de petites entités (Lippe, Thuringe, Bade…). Il faut trouver un prétexte pour les rassembler sous une même bannière, et Bismarck va s’y employer. Notamment à convaincre les moins va-t’en guerre (Louis II de Bavière, notamment, est un pacifiste).

Le chancelier Bismarck en 1889
Le chancelier Bismarck en 1889 © AFP

Pour cela, il va essayer de faire monter la pression contre l’ennemi juré du moment, la France. Ça tombe bien, l’Hexagone est alors sous le second Empire de Napoléon III, et dans ses hautes sphères (médias compris), chez certains… des envies de guerroyer. Bismarck, belliciste également, va essayer de faire que la France déclare la guerre à la Prusse. Comme ça, Berlin paraîtra agressée et forcée de riposter.

Cet épisode est alambiqué à souhait. Complexe, voire abyssal. Un enchaînement et enchevêtrement de déclarations, de propagandes, de menaces de ruses, de pièges et d’interprétations différentes. Comme on est alors à l’heure du télégramme, tentons de faire simple. Juin 1870. Le trône d’Espagne est vacant. La Prusse propose une candidature allemande. La France s’insurge. Elle se sentirait encerclée. Négociations. Le roi de Prusse retire la proposition allemande. Juillet 1870. Le roi va prendre les eaux à Ems, une station balnéaire. Pendant ce temps, Bismarck remet de l’huile sur le feu et réitère ses prétentions espagnoles. Les journaux hexagonaux crient au scandale. Bismarck menace de démissionner. L’ambassade de France à Berlin tente de convaincre le Roi de réagir. 13 juillet. Télégramme du Roi (à Ems) vers Bismarck (à Berlin). Le monarque joue l’apaisement, pas de trône d’Espagne.

Bismarck va ensuite faire jouer les médias (qu’il contrôle). Il triture la dépêche (privée) initiale, notamment en l’abrégeant et en hiérarchisant mal les informations. La dépêche parvient à " fuiter " (sciemment) dans les journaux allemands, puis est reprise par les journaux français (qui, de surcroît, font des erreurs de traduction qui "alarmisent" encore le propos).

La France bout. Le peuple, en furie, bas le pavé de Paris, criant " A bas Bismarck !". Nous sommes le 14 juillet, dans la soirée.

La France va bientôt entrer en guerre. Bismarck exulte. La victoire allemande sera totale et les ambitions du chancelier plus que sustentées, dans cette guerre de 1870-1971.

Coup de feu dans les Balkans

© AFP

Gavrilo Princip n’avait pas 18 ans. Ce jeune militant serbe de Bosnie va marquer durablement l’Histoire. Le prince héritier d’Autriche-Hongrie, François Ferdinand, est en visite à Sarajevo. Ce territoire des Balkans est depuis peu sous le joug de l’Empire austro-hongrois. Mais le voisin serbe, lui, rêve d’une Yougoslavie unie… Le 28 juin 2014, l’abîme va s’ouvrir sur le monde.

Le meurtrier aura bien du mal à réussir son coup, mais il réussira à tirer deux coups de feu. Le premier atteint l’archiduchesse à l’abdomen, le deuxième François-Ferdinand, dans le cou. Ils succomberont un quart d’heure plus tard.

La Serbie était déjà dans le collimateur de Vienne. Les différentes nations européennes étaient, elles, depuis quelques années, chauffées à blanc. Le contexte européen est aux nationalismes et au bellicisme. L’attentat de Sarajevo sera l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. S’ensuivra une irrésistible partie de domino entre pays, avec un incroyable jeu des alliances. Les uns après les autres, les grands ensembles -Alliance des empires centraux et " Triple-Entente " (France, Royaume-Uni, Russie)- rentrent en guerre les uns contre les autres. Début août 1914, la planète commencera à s’enliser dans une effroyable guerre… Qui devait être " la der des ders ".

Archive JT de mars 2017

Un soldat de la 1ère guerre mondiale n'était pas enterré au bon endroit

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"Fausse bannière"

Ce ne fut pas vraiment le cas. Loin de là… Et des menaces, et des ultimatums, et des casus belli résonneront encore sur la planète. Les années 30 furent marquées par des " incidents ". Opérations montées parfois de toutes pièces, dites sous " fausse bannière " (avec des uniformes ennemis), elles serviront de prétexte à certains conflits.

L’incident de Mudken. 18 septembre 1931. Le Japon rêve d’expansion. Dans le viseur, la Mandchourie, dans le nord de la Chine. Ils voudraient bien remplacer le gouvernement chinois par un gouvernement fantoche, tout acquis à leurs intérêts. Les Japonais vont prétexter une attaque contre une voie de chemin de fer d’une société nippone, en Mandchourie. L’attentat a été commis par… Les Japonais eux-mêmes. Tokyo envahira la Mandchourie.

On peut retrouver cette histoire dans l’album de Tintin " Le Lotus Bleu ", où c’est l’agent japonais Mitshurirato qui fomente l’attentat, sur fond de propagande de l’" Empire du Soleil Levant ".

Citons aussi l’Incident de Welwel, qui déclencha la seconde guerre italo-éthiopienne en 1934.

Quelques années plus tard, en 1937, c’est un autre incident, celui du Pont Marco-Polo, près de Pékin, qui déclenchera la deuxième guerre entre le Japon et la Chine. Les Nippons accusent alors les Chinois d’avoir enlevé un de leurs soldats et demandent de pouvoir fouiller des maisons chinoises. Pékin refuse. Casus Belli pour les Japonais, qui poursuivront alors leur invasion de la Chine.

Le régime nazi ne fut évidemment pas en reste cette méthode de la " fausse bannière "…

Mourir pour Dantzig ?

Hitler et Hans Frank, le gouverneur général de Pologne (occupée) étudiant une carte dans un avion, 1940.
Hitler et Hans Frank, le gouverneur général de Pologne (occupée) étudiant une carte dans un avion, 1940. © Tous droits réservés

La deuxième guerre mondiale a commencé, nous le savons, avec l’invasion de la Pologne par le régime hitlérien. Mais saviez-vous que le motif de l’invasion allemande était… bidon ?

En mai 1939, Hitler souhaitait continuer sur sa lancée et annexer la ville – et son " corridor " – de Dantzig, lieux rattachés à la Pologne suite au traité de Versailles et où vivaient de nombreux Allemands. Les puissances alliées, France et Royaume-Uni, n’ont cette fois pas laissé passer l’agression.

Le " casus belli ", c’est l’incident de Gleiwitz. 31 août 1939. Six soldats nazis et douze criminels détenus en camp de concentration, déguisés en Polonais, traficotent un émetteur radio dans la petite ville de Gliwice (alors située du côté allemand, et appelée Gleiwitz). Le but : diffuser un message en polonais appelant à la rébellion de la minorité polonaise de la région. Aussi appelé " opération Himmler ", l’incident se solda par la mise à mort des 12 prisonniers déguisés en Polonais et le début de la propagande nazie. Le lendemain, " la campagne de Pologne " commença…

(Notez que plus tard, durant la guerre, c’est aussi une opération sous fausse-bannière qui conduira à la bataille des Ardennes. Des soldats allemands déguisés en Américains s’infiltreront dans les rangs ennemis…)

L’armée soviétique envahira la Finlande également sous un faux-prétexte en novembre 1939. L’opération de Mainila consista à bombarder par l’URSS un village… russe situé à la frontière finlandaise. L’URSS exigera des excuses d’Helsinki. Excuses qu’elle ne fera pas. Deux jours plus tard, l’armée rouge pénètrera en Finlande…

Chantages, menaces et plébiscites

L’assemblée allemande vote l’Anschluss, le 1er mars 1938
L’assemblée allemande vote l’Anschluss, le 1er mars 1938 © Tous droits réservés

Sous le prétexte du pangermanisme et de l’autodétermination des peuples, le IIIe Reich aura eu recours avant la deuxième guerre mondiale, à une maxi-dose de propagande, d’audace et de référendums. Cela commence avec le retour dans le giron allemand de l’industrielle Sarre, en 1935 (violant de Traité de Versailles).

En 38, le gouvernement autrichien ne veut pas renoncer à son indépendance vis-à-vis de Berlin ? Menaces et ultimatums. Les troupes allemandes sont massées aux frontières. Le chancelier Schuschnigg est poussé à la démission. A l’intérieur du pays, les partisans nazis prennent le pouvoir dans certaines régions et occupent des bâtiments publics et des gares. Le 12 mars 38, les nazis franchissent la frontière comme dans du beurre. L’Anschluss est en cours. S’ensuivra un simulacre de plébiscite. Un référendum ni libre ni secret, des deux côtés de la frontière. 99, 08% côté allemand, 99,75% en Autriche.

Peu de temps plus tard, ce sera l’invasion des Sudètes, population allemande vivant en Tchécoslovaquie, en septembre 1938. Hitler ne tardera pas à rafler le reste du pays…

Bulletin de vote pour l’Anschluss : « Es-tu d’accord avec la réunification de l’Autriche avec le Reich allemand qui fut décrétée le 13 mars 1938, et votes-tu pour le parti de notre chef Adolf Hitler ? ». Dans le grand cercle, c’est "Ja", le petit "Nein"…
Bulletin de vote pour l’Anschluss : « Es-tu d’accord avec la réunification de l’Autriche avec le Reich allemand qui fut décrétée le 13 mars 1938, et votes-tu pour le parti de notre chef Adolf Hitler ? ». Dans le grand cercle, c’est "Ja", le petit "Nein"… © wikipedia

Tora ! Tora ! Tora !

L’entrée dans le second conflit mondial de l’armée américaine se fit notamment avec ce cri lancé par des Japonais (" Tora " veut dire " Tigre ") au matin du 7 décembre 1941. Ça, c’est le casus belli clair, net et radical. Les USA, à l’opinion publique plutôt pacifiste, rentreront directement en guerre suite à l’attaque aérienne sur la base de Pearl Harbor, située à Hawaï.

Attaque japonaise sur Pearl Harbor, en décembre 1941
Attaque japonaise sur Pearl Harbor, en décembre 1941 © Tous droits réservés

En 1915, le torpillage du paquebot britannique Lusitania par les Allemands, constituera aussi un des motifs de l’entrée en guerre de l’Oncle Sam. 128 Américains se trouvaient à bord du paquebot qui fit naufrage au large de l’Irlande. Les USA enteront en guerre en avril 1917.

Début août 1964, c’est l’attaque par trois torpilleurs nord-vietnamiens d’un destroyer américain dans le golfe du Tonkin qui poussera les Etats-Unis à une escalade qui conduira à la guerre du Viet-Nam.

"Guerre préventive"…

Du côté des conflits plus contemporains, les attentats du 11 septembre 2001 pousseront les USA dans la guerre d’Afghanistan. La riposte du président George W. Bush, entraînant avec lui une alliance de nations occidentales face au régime taliban (qui abritait l’organisation Al-Qaïda, responsable des attaques), sera lancée le 7 octobre.

Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell au Conseil de Sécurité de l’ONU le 5 février 2003.
Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell au Conseil de Sécurité de l’ONU le 5 février 2003. © Tous droits réservés

Moins de deux ans plus tard, on se souvient de la seconde guerre du Golfe et de son " casus belli " délicat… Les USA ont voulu renverser Saddam Hussein. Le régime irakien, soupçonné d’avoir en sa possession des armes de destruction massive, est dans le viseur de Washington. Le secrétaire d’Etat Colin Powell, au Conseil de sécurité de l’ONU, affirmera avoir les preuves de ces armes. Le prétexte (qui s’est révélé être faux) n'entraînera cependant pas la France dans le conflit. La guerre d’Irak constitue un exemple rare de " guerre préventive " (ici : lutte contre le terrorisme et armes de destruction massive).

Ce conflit marquera la chute (totale) de Saddam Hussein. Ce même Saddam Hussein qui avait perdu la première guerre du Golfe en 1991. Le chef d'Etat avait fait entrer la coalition menée par les Etats-Unis (de George Bush " père ") en guerre suite à l’invasion du Koweït.

Suspections d’armes de destruction massive en Irak (ONU, 5 février 2003)
Suspections d’armes de destruction massive en Irak (ONU, 5 février 2003) © Tous droits réservés

Mourir pour Sébastopol ?

Tout récemment, et cela rentre dans le cadre de l’affaire qui nous occupe actuellement, la Russie prit le contrôle de la Crimée en 2014. L’annexion de ce territoire ukrainien se fera suite à la révolution ukrainienne. Pro-européennes, les manifestations (appelées " Euromaïdan " du nom de la place Maïdan, à Kiev) ont suscité l’ire de Vladimir Poutine.

Sous prétexte que les habitants de Crimée souhaiteraient voir leur région rattachée à la Russie, Moscou va prendre fait et cause pour un référendum organisé mi-mars 2014. Un vote plus que contesté qui débouchera sur une volonté de rattachement à la Russie à 96%. Moscou s’engouffrera dans la brèche et annexera le territoire.

Dans le passé, une autre Guerre de Crimée fit rage. Entre 1853 et 1856, la Russie était opposée à une fameuse coalition : France, Royaume-Uni, Sardaigne et… Empire ottoman. En cause, l’expansionnisme russe. Voyant une Sublime Porte (autre nom de l'empire ottoman) très affaiblie, celui-ci poussa le Tsar Nicolas Ier à utiliser l’affaire dite des " Lieux Saints ". Le Tsar exigea notamment de Constantinople la signature d’un traité pour assurer que les orthodoxes puissent être secourus dans tout l’Empire ottoman par les Russes. Ce qui revenait à faire de l’empire ottoman une espèce d’état soumis à Moscou…

Un traité que les Russes savaient pertinemment que Constantinople allait refuser mais dont ils ont fait un ultimatum. En outre, le Tsar passe à l’offensive, attaquant les principautés dites " danubiennes " (vassales de Constantinople). Les Ottomans répliquent, bientôt rejoint par les puissances occidentales.

Epilogue : La Russie perdra la guerre de Crimée, et son influence dans la région sera durablement stoppée.

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