Guerre en Ukraine

Dans le rétro : Nova Kakhovka (2023), Yser (1914), Ruhr (1943)… retour sur le « warWilding », quand l’eau devient une arme de guerre

Dans l’histoire des hommes, les stratèges militaires ont compté sur l’eau pour leurs opérations

© AFP/Getty/Belga

Par Kevin Dero

Ce mardi matin, un événement majeur a eu lieu dans le conflit en Ukraine. Le barrage de Nova Kakhovka, sur le Dniepr, a été partiellement détruit, inondant toute une région. Dans le viseur, les Russes, qui auraient agi pour ralentir, voire empêcher des opérations militaires ukrainiennes dans ce secteur stratégique, situé au nord de la Crimée. Dans l’histoire des conflits entre les hommes, si l’on connaissait bien la stratégie éprouvée de " la terre brûlée ", qui avait notamment fait ses preuves lors des campagnes de Russie de Napoléon en 1812 et Barbarossa d’Hitler de 1941, celle qui consiste à mettre sous eau une partie du territoire est moins connue. Cependant, elle n’est pas neuve. Petit retour sur des faits historiques et stratégiques aquatiques.

Retour sur le Dniepr

image SkySat prise le 4 juin 2023 et diffusée le 6 juin 2023 montrant le barrage HPP de Kakhovka non endommagé et (en bas) une image prise le 6 juin 2023 montrant de l'eau s'écoulant à travers le barrage HPP de Kakhovka endommagé.

Le Dniepr, gigantesque et puissant fleuve qui se jette dans la mer Noire, est une véritable colonne vertébrale pour l’Ukraine. Il traverse le pays, ainsi que sa capitale, de part en part. Sur son cours, de gigantesques barrages retiennent une énorme quantité d’eau. Dans le cas du barrage de Nova Kakhovka, sa retenue d’eau avait une longueur de 240 km et faisait jusqu’à 23 km de large. Une petite mer intérieure allant de Nova Kakhova à Zaporijjia (où il y a un autre barrage). En aval, le cours du Dniepr se transformait en un delta, longeant la ville de Kherson et se jetant dans la mer Noire par un Golfe, le golfe borysthénique (appellation donnée en référence au nom antique du Dniepr).

L’eau peut s’avérer être une arme redoutable. " Que d’eau, que d’eau ! "… On se souvient de la célèbre phrase du président français Patrice Mac-Mahon quand il a vu Toulouse sous les flots de la Garonne en 1875 (et moins de la brillante répartie du préfet qui l’accompagnait " Et encore, Monsieur le Président, vous n’en voyez que le dessus… ! ")

"WarWilding", intéressant néologisme

En temps de guerre, son usage peut aussi faire des dégâts et aider stratégiquement un belligérant. Un chercheur du King’s College de Londres a donné un nom à ce type d’opération : le " warWilding ". Un néologisme composé de War, qui signifie " guerre " et de " wilding ", que l’on pourrait traduire par " ensauvagement ", selon le Courrier International. Le journal souligne que Jasper Humphreys, le chercheur en question, prône le deuxième " w " en lettre capitale pour " souligner l’importance de l’aspect sauvage ". Une définition pourrait donc s’y attacher : " le fait de redonner à un milieu une apparence proche d’un état antérieur, en détruisant des équipements humains, pour gêner la progression de l’ennemi lors d’un conflit armé ", comme le souligne le site français Géoconfluences.

© 2023 Anadolu Agency/Getty

Rivière Irpin (2022)

Selon l’université de Lyon cette dénomination de warWilding est récente. Et daterait de… l’an dernier, quand, lors de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, les troupes de Kiev ont détruit volontairement un barrage sur la rivière Irpin. L’opération a permis aux Ukrainiens de protéger Kiev. Ce sont en tout 13.000 hectares qui ont été inondés. Cette surface humide avait été drainée par les Soviétiques dans les années 60. L’armée russe a suivi l’ancien lit de la rivière avant de voir son niveau impitoyablement monter. Le lit asséché devient marécage, et les Russes ne peuvent que reculer. “Kiev a pu de nouveau respirer et une zone humide a été réinondée pour la première fois en plus de septante ans”, écrit The Guardian. Bientôt, les Ukrainiens appelleront l’Irpin la "rivière héroïque".

Machiavel, de Vinci et le détournement de l’Arno

L’inventeur du néologisme explique : Même si warWilding est un néologisme, l’exploitation de la nature à des fins stratégiques et tactiques est vieille comme la guerre.”

Leonardo da Vinci, (1452-1519).H C Maguire

L’eau a de tout temps servi à protéger châteaux ou villes, par le biais de douves ou de toutes une série de fortifications. De l’Antiquité aux temps contemporains. Détourner un fleuve est une autre histoire. Dont le projet a été mis en œuvre au tout début du XVIe siècle. La guerre entre Pise et Florence fait alors rage. Nicolas Machiavel, ambassadeur de Florence auprès des Borgia, va concocter avec Leonard de Vinci un plan… redoutable (pour ne pas dire le fameux qualificatif attendu dans ce cas-ci). Pour couper Pise de son accès à la mer, les deux génies décidèrent de dérouter le cours de l’Arno (qui arrose Pise juste avant de se jeter dans la mer Tyrrhénienne).

Deux canaux et un barrage furent construits. Le plan n’arriva pas à son triomphe car faute de moyens, les canaux furent trop petits et s’effondrèrent lors d’une tempête. La faute à l’ingénieur Colombino, dit-on. Les Pisans comblèrent ensuite les canaux et détruisirent le barrage. Sans cela, Pise aurait certainement été à genoux.

La bataille de l’Yser (1914)

Bond dans le temps à présent, et nous voilà au début de la première guerre mondiale. Octobre 1914. Les Allemands ont envahi la Belgique. Malgré le courage des forces résistantes belges aux forts de Liège et de Namur, à la bataille de Haelen puis à Anvers, notre armée recule toujours face au rouleau compresseur allemand. La " poor little Belgium " est sous le feu ennemi.

Militaires allemands dans la zone inondée de l’Yser
Militaires allemands dans la zone inondée de l’Yser © Getty Images
Ligne de front dans les Flandres, en novembre 1914

Le Roi Albert et son état-major décident de quitter Anvers pour se retrancher derrière l’Yser. Le petit fleuve côtier se situe tout au nord-ouest du pays. Venant de France, il passe à Dixmude, fait une boucle dans les polders (ces étendues situées à un niveau plus bas que celui de la mer) et rejoint Nieuport. C’est dans cette petite ville côtière qu’est aussi édifiée " La patte d’oie ". " De Ganzepoot ", en néerlandais, impressionnant complexe éclusier, permet de relier l’Yser à six canaux (dont un qui va directement vers la mer).

Objectif de ce repli : constituer une ligne de front continue avec les armées françaises et britanniques. L’armée belge est petite, elle ne peut tenir qu’un petit front, et il restera en territoire belge. La bataille de l’Yser permettra aussi de continuer de fixer une partie de l’armée allemande, alors tout occupée à la bataille de la Marne, à une encablure de Paris (150.000 Allemands seront ainsi occupés à Anvers fin août).

Inondations devant Saint-Georges, près de Nieuport (1916)
Inondations devant Saint-Georges, près de Nieuport (1916) © Tous droits réservés

Après d’intenses combats et une première petite inondation autour de Nieuport la nuit du 21 octobre. C’est le général Dossin (celui qui donnera son nom à la caserne de Malines) qui donne l’ordre d’inonder le " Groot Noord Nieuwlandpolder ". Le but : ouvrir les vannes situées et attendre que la marée haute s’engouffre dans les terres. Quelques kilomètres sont inondés. L’opération est un succès. Mais les Teutons ne tardent pas à lancer de nouvelles contre-offensives, notamment dans le secteur de Dixmude. La pression s’intensifie sur le front et la petite armée belge n’a bientôt plus de munition. Les opérations vont alors se poursuivre à plus grande échelle.

On ne sait pas exactement qui aura eu l’idée, mais elle s’avérera être géniale : inonder toujours… Mais plus. Et la zone est bien précise : entre le cours de l’Yser et le remblai de la voie de chemin de fer qui relie Nieuport à Dixmude. Pour cela, des travaux sont nécessaires pour colmater une partie du remblai et la conception d’une digue entre le canal de Furnes et la voie ferrée.

Écluses ouvertes et barbelés à Nieuport, Belgique, Première Guerre mondiale, c1914-c1918.
Militaires allemands dans la zone inondée de l’Yser
Inondation protectrice sur la rive gauche de l’Yser, 1914

La nuit du 29 au 30 octobre 1914, l’ordre est donné. Les portes du Noordvaart, un petit canal, sont ouvertes. La marée haute s’engouffre et la plaine, petit à petit s’inonde d’eau de mer. Il faudra trois jours pour remplir l’espace entre Nieuport et Dixmude. Un lac artificiel de deux à trois kilomètres de large et d’une profondeur de 90 à 120 cm. Les troupes allemandes reculent. De part et d’autre de l’eau, l’armée belge fera face à l’allemande pendant 4 ans. Le no man’s land ainsi créé ne sera pas franchi. Et une partie du territoire belge sera donc toujours tenue par des troupes… belges.

Ligne de chemin de fer à Nieuport
Nieuport, "patte d’oie"
Intérieur du monument commémoratif à Nieuport, en 2014

Le barrage du Dniepr, à Zaporijjia, en 1941

L’Ukraine est, on l’a vu, traversée de part en part par le Dniepr. Le fleuve, le troisième d’Europe, est depuis longtemps, important à l’économie de la région. Ainsi, dans les années 20, un des tout premiers chantiers titanesques signé Staline (il y aura par la suite le métro de Moscou ou le mortifère canal de la mer Blanche) était le barrage sur le Dniepr appelé Dnieprostroï (" projet de construction du Dniepr "). Situé à hauteur de la ville de Zaporijjia, le site a été le théâtre de travaux pharaoniques employant quelque 60.000 ouvriers. L’objectif : électrifier le pays grâce à des barrages hydroélectriques. Achevé en 1932, l’ouvrage de 800 mètres de long et 61 de hauteur permit l’industrialisation de cette région de l’Ukraine centrale. Une industrie lourde qui s’est développée à Zaporijjia, Dnipro – appelée à l’époque Dnipropetrovsk- ou encore Kryvyï Rih. Et qui servit aussi au complexe militaro-industriel soviétique… Le barrage avait une retenue d’eau importante, longue de 129 km et d’une largeur moyenne de 3,2 km.

Armée allemande en Ukraine, durant le deuxième conflit mondial

Lors de l’opération Barbarossa de 1941, les autorités soviétiques ont décidé de miner le barrage. Et de le faire exploser, espérant stopper ainsi l’invasion allemande. L’information n’avait pas été rendue publique, et ce sont entre 20.000 et 100.000 habitants et militaires soviétiques qui périrent. Ainsi que 1500 Allemands. " Nous avons fait sauter le barrage pour ne pas le laisser entre les mains des bandits hitlériens " déclarait un porte-parole soviétique. La politique de la terre brûlée (version aquatique) provoqua une énorme vague meurtrière, ruinant villes et exploitations agricoles.

Qu’à cela ne tienne, cela n’empêcha pas les troupes du IIIe Reich de s’emparer de l’Ukraine. Ils reconstruisirent le barrage et la centrale électrique. Pour mieux les détruire deux ans plus tard, quand ce fut au tour des Soviétiques de reconquérir leur territoire.

Ukraine durant la 2e guerre mondiale
Soldats allemands sur les plateaux ukrainiens

Les réservoirs du Dniepr

La centrale hydroélectrique du Dniepr (appelée maintenant DniproHES), fut reconstruite après-guerre et redémarra en 1950. Elle est à présent la plus grande d’Ukraine. Et le réservoir du Dniepr, lui, est toujours là. Il est une des six grandes retenues d’eau sur le cours du fleuve en Ukraine. Les autres – toutes aménagées dans les années 50- sont celles (du nord au sud) de Kiev, de Kaniv, de Krementchouk (la plus grande), de Kamianske et de Kakhovka (jusqu’à ce mardi la deuxième plus importante). Ces six barrages fournissent 10% de l’électricité du pays. Et permettent aussi d’avoir aux abords des retenues d’eau des centrales nucléaires, comme celle de Zaporijjia, la plus grande d’Europe.

Barrage de Zaporijjia
Barrage de Zaporijjia © Getty

Les « Dam-Busters » de la Ruhr (1943)

De tout temps, les armées ont tenté d’enrayer des manœuvres de l’ennemi par des inondations.
De tout temps, les armées ont tenté d’enrayer des manœuvres de l’ennemi par des inondations. © AFP/GEtty/BELGA

Un autre complexe militaro-industriel, celui de la Ruhr, en Allemagne, a aussi été la cible de bombardements. Outre les usines, ceux-ci visaient entre autres les barrages hydrauliques. L’opération " Chastise " menée par les appareils de l’escadron 617 de la Royal air force. L’escadron a par la suite été nommé les Dam-Busters (" Les briseurs de barrages "). Elle a été immortalisée par le film " The Dam Busters " (1955). Les militaires anglais avaient pour cette opération inventé " les bombes rebondissantes ". Larguées sur les barrages, après les filets anti-torpilles, elles rebondissent sur l’édifice et coulent jusqu’à la base de celui-ci. Avant d’exploser et de fissurer le barrage. Le but de la manœuvre : diminuer l’électricité qui faisait tourner les usines allemandes évidemment, mais surtout priver industries et villes de l’eau nécessaire.

Barrage de Mohne, détruit, en 1943
Barrage de Mohne, détruit, en 1943 © Tous droits réservés

Cette opération demanda beaucoup d’entraînement. Finalement, elle permit de rompre deux des trois barrages et d’endommager fortement le troisième. Dans la vallée de la Ruhr, c’est la dévastation. Jusqu’à 80 km en aval des barrages, routes, usines, mines, maisons et chemins de fer sont sous eau. Cependant, l’opération, sur le plan tactique, ne fut pas si fructueuse que cela. 53 des 133 membres d’équipage y laissèrent leur vie, près de 1300 personnes (dont 749 prisonniers de guerre) périrent, et un mois plus tard, la capacité électrique de la région était revenue à la normale. L’eau, elle, est redevenue rapidement potable à cause d’un système de pompage inauguré un an avant l’action. C’est davantage sur le plan psychologique que l’action a eu un impact. Notamment du côté de la population britannique, qui n’était plus la seule à souffrir des bombardements. Cela permit aussi de montrer que le Reich était attaquable et loin d’être invincible. Et de pousser Berlin à laisser nombre d’éléments défensifs sur son territoire et non sur le front de l’est.

Bataille de Normandie (1944)

A la suite du débarquement de Normandie, les troupes allemandes ont tenté de ralentir la progression des armées alliées. Pour cela, ils ont inondé le marais du Cotentin. "Le système d’écluse avait été saboté, empêchant l’eau douce de s’écouler vers la mer, et permettant à l’eau salée de pénétrer dans les terres, à la marée montante, noyant certaines parties du territoire " raconte un témoin dans le journal Ouest-France. Bien que le système éclusier et la situation furent complètement rétablis en septembre 44, la nature a, elle, souffert de la salinité soudaine des sols. Fin août 1944, le maire de Mont-Dol écrit ceci : " l’eau de mer s’est en grande partie retirée, mais les saules, peupliers, ormes et surtout les pommiers ont péri ".

Les alentours de Sainte Mère-Eglise, village rendu célèbre par le film " le jour le plus long " (notamment à cause du parachutiste qui est tombé sur le clocher de l’église), ont été inondés également. De nombreux parachutistes se sont noyés ou ont été faits prisonniers dans les marais jouxtant la localité.

Mannequin représentant John Steele, le parachutiste tombé sur le clocher, à Sainte Mère- Eglise, en 2018
Mannequin représentant John Steele, le parachutiste tombé sur le clocher, à Sainte Mère- Eglise, en 2018 © AFP or licensors

Pays-Bas

Notons aussi que le recours à l’inondation fut aussi décidé par les Pays-Bas lors de "la drôle de guerre". Des parties du pays sont mises sous eau pour empêcher la progression allemande. Notamment afin de protéger "la forteresse Hollande" ("Vesting Holland"), réduit défensif. Cela n’empêcha pas la défaite néerlandaise et l’occupation du pays par l’armée du IIIe Reich à partir du 17 mai 40. Notez aussi que "la nouvelle ligne d’eau de Hollande", impressionnant système défensif dédié à la protection d’Amsterdam a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2021.

Reconstitution pour le film Opération Amsterdam (1959) d’un avion Messerschmidt survolant des personnes fuyant leur village lors de l’exode de 1940.
Reconstitution pour le film Opération Amsterdam (1959) d’un avion Messerschmidt survolant des personnes fuyant leur village lors de l’exode de 1940. © Tous droits réservés

Ecologie et environnement

Tels sont quelques exemples donc de ce fameux " warWilding ". Un terme qui a fait réfléchir un autre chercheur, cité par The Guardian et le Courrier International. Le biologiste américain Thor Hanson, spécialiste de l’impact des guerres sur l’environnement, voit plutôt dans ce terme un moyen de définir les effets de la guerre sur les milieux naturels. Ainsi l’homme explique : " Un tel réensauvagement peut être tactique, comme le dynamitage d’un barrage, mais plus souvent il est involontaire, il résulte des changements spectaculaires de l’activité humaine et de l’occupation des sols causés par la guerre. La régénération des terres agricoles abandonnées, par exemple, ou la cessation d’activités comme la pêche, la chasse ou l’exploitation des forêts.” Les deux confrères scientifiques ne sont pas tout à fait en accord sur la définition du terme. Soit. Mais ils s’accordent néanmoins à penser que le " warWilding " devrait devenir plus fréquent encore à l’avenir. Selon la pensée de Thor Hanson, " il y aurait en effet une augmentation des conflits pendant les périodes de stress climatique ". Que se soit volontairement ou involontairement, l’homme agit sur la nature, suscitant des modifications de l’environnement.

Crime de guerre…

Une destruction de barrage telle que celle survenue ce mardi matin, et qui, on l’a vu, est susceptible de nuire gravement aux populations civiles, est considérée comme un crime de guerre. " Les barrages, les digues et les centrales nucléaires de production d’énergie électrique, ne seront pas l’objet d’attaques, même s’ils constituent des objectifs militaires, lorsque de telles attaques peuvent provoquer la libération de ces forces et, en conséquence, causer des pertes sévères dans la population civile ", souligne l’article 56 de la convention de Genève de 1949.

Sujet de notre 13h de ce mercredi

…Et possible stratégie

Même si les yeux sont tournés vers Moscou, " rien n’est encore véritablement certain " souligne le général Vincent Desportes, contacté par nos soins. En tout cas, cela devrait profiter davantage à l’armée russe. " Cela stabilise près de 200 kilomètres de front dans le Sud, une partie du pays pour laquelle les troupes ukrainiennes ne peuvent plus vraiment agir ". Une contre-offensive plus difficile dans le sud donc, où le Dniepr est maintenant gigantesque. " Cela peut permettre aux Russes de transférer des troupes sur d’autres parties du front " explique le général professeur à SciencesPo Paris. Bakhmout ou Belgorod, par exemple. Détourner les Ukrainiens de la Crimée et sidérer le monde par une entreprise spectaculaire pourrait aussi être un des moteurs de l’action.

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