La fermeture des cinémas, théâtres et salles de spectacle à partir de ce 26 décembre : c’est une décision du CodeCo qui suscite colère et incompréhension à la fois par les concernés, mais aussi par les experts et politiques de l’opposition et de la majorité. Car c’est une mesure qui n’avait pas explicitement été recommandée par le GEMS, et, nous affirme la ministre de la Culture Bénédicte Linard dans Déclic, qui n’avait pas été mise sur la table lors des travaux préparatoires à ce CodeCo.
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"Dans les travaux préparatoires du CodeCo, rien ne laissait présager que les théâtres et les cinémas seraient fermés. Je comprends donc les questionnements aujourd’hui, car nous avons beaucoup travaillé avec le secteur. On a pu prouver, grâce aux protocoles et à ce qu’ils ont mis en œuvre, que c’étaient des lieux où les gestes barrières étaient bien respectés." "Je partage" cette incompréhension, confirme la ministre Ecolo.
"Je partage cette analyse que quand on envoie des messages qui font preuve d’incohérence, eh bien on perd la confiance et l’adhésion."
La ministre francophone de la Culture affirme qu’à la table du CodeCo, "trois personnes se sont battues pour le secteur culturel", en citant le ministre président de la FWB, Pierre-Yves Jeholet (MR) et Georges Gilkinet (Ecolo). "Mais effectivement, ça n’a pas fait le nombre. Et il y a des personnes qui défendaient l’inverse. Clairement, le nombre n’a pas été suffisant en soutien aux théâtres et au cinéma."
Je ne suis pas là pour donner des sanctions, et je reste à leurs côtés
Et de déclarer une sorte de soutien envers les théâtres et cinémas qui resteraient ouverts dimanche, en n’appliquant pas de sanctions. "J’ai rencontré plusieurs acteurs du secteur aujourd’hui, et m’ont demandé ce qu’il va se passer s’ils décidaient de ne pas fermer, et j’ai gardé la même position que j’ai toujours tenue : je ne suis pas là pour donner des sanctions, et je reste à leurs côtés. La seule chose que je pourrais faire, ce serait de retirer des subventions au monde culturel. Donc vous pensez bien que je ne vais pas faire ça, ce serait inimaginable."
Elle le confirme : il n’y a pas dans son message une demande au secteur de respecter les décisions du CodeCo de ce 22 décembre. "Je trouve normal que dans une démocratie l’on puisse dénoncer des décisions quand on les trouve incorrectes, la façon de dénoncer a toujours été faite de manière responsable par le secteur culturel. S’il devait y avoir des actions [de contestation], j’imagine que, comme il l’a toujours fait, le secteur culturel agirait de la même manière."