"Tout est possible", c'est ce que répètent en permanence les nombreux observateurs de la politique française. Jusqu'au 4 décembre pourtant, tous les sondages donnaient le même résultat : Emmanuel Macron vainqueur au second tour face à Marine Le Pen.
Mais le 4 décembre, Valérie Pécresse gagne la primaire de droite. Et, en quelques jours, dans les sondages, elle passe de 10 à 17-18%. Et souvent, dans les mêmes sondages, elle est donnée devant la candidate du Rassemblement national au premier tour. "Et si Valérie Pécresse se qualifie pour le second tour, explique Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille, Emmanuel Macron se retrouve dans une configuration bien plus compliquée que face à Le Pen ou Zemmour".
Mais les incertitudes sont encore très nombreuses
Rappelez-vous, à la même époque, il y a cinq ans, François Fillon qui venait de remporter la primaire de droite était sur un petit nuage et déjà donné vainqueur sans plus de suspense. Mais fin janvier 2017, avec les révélations du Canard Enchaîné sur l'emploi fictif de son épouse, c'était le début des problèmes pour François Fillon. Et il ne s'est pas qualifié pour le second tour.
D'abord, qui sera finalement candidat?
Pour pouvoir l'être, chaque candidat doit déposer pour le 4 mars, 500 parrainages. 42000 élus peuvent le faire: les députés, les sénateurs, les conseillers départementaux et régionaux et bien sûr les maires. Mais attention, un candidat doit obtenir le parrainage d'élus dans au moins trente départements différents. Et il ne peut aller en chercher plus de 50 dans un même département. Conséquence, tous les prétendants aujourd'hui ne seront sans doute plus candidats le 4 mars faute de parrainages suffisants.
Un risque notamment qu'Eric Zemmour aime entretenir. " Ce sera sans doute une grande difficulté pour Zemmour, commente Pierre Mathiot. Pas facile pour un maire de le parrainer et d'ainsi s'afficher comme un de ses soutiens. Le nom des élus qui parrainent est publié dans le Journal officiel. Mais vu les sondages, des maires pourraient expliquer qu'ils l'ont parrainé au nom de la démocratie mais sans vraiment le soutenir."