On n'est pas des pigeons

Dans quelle situation se trouvent les commerces proches des lieux des attentats de 2016 à Bruxelles ?

© 2016 Getty Images

Par Françoise Walravens

Les procès des attentats de Paris nous rappellent les tragédies que nous avons vécues à Bruxelles il y a cinq ans à l’aéroport de Bruxelles-National et au cœur du quartier européen. Nous avons voulu savoir comment les commerçants qui jouxtent le métro Maelbeek ont vécu cette catastrophe et comment ils ont fait pour rebondir.

 

Maria, serveuse de restaurant

Maria était dans le métro Maelbeek 10 minutes avant l'explosion

22 mars 2016. Maria sort du métro Maelbeek pour commencer son service dans le restaurant grec Attica, situé à quelques dizaines de mètres.
Dix minutes plus tard, c’est l’explosion. Elle raconte: " On travaillait et étrangement, on n’a rien entendu. Mais il y a des gens qui sont arrivés, notamment avec des cheveux brûlés et on s’est rendu compte alors que c’était grave. Je me suis dit alors que j’aurai pu être morte à quelques minutes près… J’étais très triste pour les gens qui sont décédés. On y pense encore aujourd’hui " . Le patron a très vite décidé de fermer le restaurant quelques jours.

Le snack de Juliette souffre de l'accumulation d'épreuves

Juliette estime qu'il est difficile de survivre même de vivre vu toutes les catastrophes qui s'accumulent

Juliette, sa collègue, responsable du snack Attica, situé juste à côté, se souvient : "On a fermé quelques jours et on n’a plus osé prendre le métro. Mais cela n’a pas duré longtemps. Les clients sont revenus assez rapidement. Par rapport au Covid, le restaurant n’a pas trop souffert, même si on n’a eu aucune aide financière." Mais ce qui devient difficile pour Juliette, c’est l’accumulation : "On a eu les attentats, puis le Covid, le mauvais temps pour les terrasses…. C’est l’ensemble qui fait que cela devient difficile pour survivre, vivre même !"

Françoise ne voit toujours pas le bout du tunnel

Françoise Barette , cela n'a pas été facile

Françoise Barette travaille depuis 40 ans dans la Papeterie familiale du Parc Léopold. Elle n’avait jamais connu cela : "J’étais sur la route pour aller travailler et dès que la radio a annoncé les attentats, j’ai demandé au personnel du magasin de ne pas ouvrir et surtout de monter à l’étage, de ne pas rester devant les vitrines". Le magasin a ouvert le lendemain, mais il n’y a eu presque aucun client :" Les gens avaient peur et donc, cela a été assez difficile pour le commerce." Mais pour Françoise, cela n’a rien à voir avec la crise actuelle : " Le quartier est déserté depuis 2 ans à cause de la pandémie . Et ce n’est pas tout de suite que les bureaux seront à nouveau occupés à 100%. Il faudra encore beaucoup de temps avant de remonter la pente."

Le resto de Nicola peine à survivre

Le Chef Nicola Camposeo a perdu 80 % de sa clientèle

Même ressenti pour Nicola Camposeo, chef au restaurant Il Ramo Verdee depuis 16 ans dans ce quartier européen. Il se confie : " Ce fut la catastrophe, cette semaine-là, j’ai perdu 80% de ma clientèle. Mais avec la pandémie, je ne dépasse pas 30% de mon chiffre d’affaires ! Même aujourd’hui… "

Tous se sont relevés des attentats. La pandémie a fait rechuter leurs activités commerciales. Cela prendra, selon eux, encore quelques mois, voir quelques années avant de remonter la pente.


Retrouvez "On n’est pas des pigeons" du lundi au vendredi à 18h30 sur la Une et en replay sur Auvio.

Pour plus de contenus inédits, rendez-vous sur notre page Facebook.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous