Selon le ministère des Transports, 91 des 95 petites compagnies ferroviaires du pays, desservant des zones éloignées des centres urbains ou des grands axes de communication, ont été dans le rouge en 2021-2022.
Cela contraste fortement avec la rentabilité des lignes urbaines et des lignes à grande vitesse (shinkansen) comme celle reliant Tokyo et Osaka, la grande métropole de l'ouest du pays.
Souvent, les grandes compagnies ferroviaires japonaises puisent dans les bénéfices qu'elles dégagent dans les zones urbaines pour subventionner leurs services dans les zones rurales.
Il existe des zones où le train n'est pas le meilleur mode de transport
Mais le géant East Japan Railway (JR East), qui transporte 13 millions de passagers par jour à Tokyo et dans l'est du Japon, semble perdre patience.
Le groupe a perdu 68 milliards de yens (485 millions d'euros) en 2021/22 pour maintenir à flot 66 tronçons en zone rurale particulièrement déficitaires, et estime avoir "fait le maximum" pour augmenter leur fréquentation et réduire leurs coûts.
"Le fait est qu'il existe des zones où le train n'est pas le meilleur mode de transport", a estimé l'été dernier Takashi Takaoka, un dirigeant de JR East.
Tout le monde n'est pas du même avis. Les gouverneurs d'environ la moitié des 47 départements du Japon ont remis cette année une pétition au ministère des Transports, avertissant que la suppression des lignes rurales mettrait en danger le tourisme et entraînerait des dépenses pour l'acquisition de bus, par exemple.
Selon des experts, le changement est toutefois inévitable à long terme et des innovations comme les véhicules autonomes seront nécessaires face au vieillissement démographique accéléré du Japon, dont plus de 29% de la population est âgée de 65 ans et plus, un record mondial.