Un parcours atypique pour le comédien déjà dès sa naissance. Darry Cowl, est né André Darricau à Vittel le 27 août 1925 d’une union illégitime. Son père, un médecin issu de la haute bourgeoisie basque entretient des liaisons extraconjugales avec une myriade de maîtresses. L’une d’elles lui donne un enfant, le petit André. L’épouse du médecin, pour préserver l’honneur de la famille feint une grossesse et fait croire que l’enfant est le sien. Darry Cowl ne connaîtra jamais l’identité de sa mère biologique. C’est chez les scouts qu’il découvre son talent de comique. Il fait rire ses camarades lors des activités de groupe avec son frère Albert. Il est doué aussi pour le sport. Il pratique la pelote basque mais victime d’un accident, il est amené à abandonner la compétition et se tourne vers la musique. Il s’inscrit au conservatoire de Paris dans la section piano, musique classique. Il est doué mais se fait recaler aux examens. Tant pis, il doit gagner sa vie. Il accompagne au piano les artsites de cabaret et peaufine un personnage qu’il met au point, un ahuri qu’il qualifie de " frisoté à lunettes " et qui zozote. C'est un peu à son image. Darry Cowl est affublé en effet d’un bégaiement. Il a été atteint de ce trouble de la parole à la suite d’une frayeur alors qu’ il était enfant. Et ce bégaiement finalement devient providentiel. Il le travaille et l’exploite à bon escient. Il en fait en quelque sorte une marque de fabrique.
Le cinéma lui ouvre les bras grâce à Sacha Guitry qui l’engage en 1957 dans "Assassins et Voleurs ". Il décroche par la suite le rôle qui le rendra célèbre dans " Le Triporteur ", film dans lequel il prononce une seule fois l’expression " petit canaillou ". Exprimée un seule fois, l’expression restera pourtant, à jamais liée à l’acteur. "Petit canaillou!" Il s’illustre aussi au théâtre avec " Docteur Glass " et tourne par la suite dans des films plus ambitieux comme " Augustin, roi du kung-fu " ou " L'Homme qui rêvait d'un enfant ".
Il décroche au cours de sa carrière quelques belles récompenses. Il obtient le Molière du meilleur second rôle masculin en 1995, et un César d'honneur en 2001 et trois ans plus tard le César du meilleur second rôle pour le rôle de la concierge Mme Foin dans "Pas sur la bouche " d'Alain Resnais, une adaptation au cinéma de l’opérette éponyme d’André Barde et Maurice Yvain. Darry Cowl s’éteint le 26 février 2006. Il est incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise.