Monde

Davantage de journalistes tués en 2022, avec le Mexique comme point noir

Shireen Abu Akleh, journaliste pour Al Jazeera, a été tuée en mai 2022 en Israël.

© Tous droits réservés

Temps de lecture
Par Belga, édité par Marine Lambrecht

L’année 2022 a connu un regain du nombre de journalistes tués de par le monde. Avec des chiffres légèrement différents, ce constat est relayé cette semaine par l’International Press Institute, qui indique que 66 journalistes ont été tués cette année, et par Reporters sans frontières, qui chiffre le bilan à 58 (journalistes tués dans l’exercice de leur fonction).

Dans les deux cas, l’augmentation est marquée par rapport à 2021 (45 décès en 2021 selon IPI, 51 la même année selon RSF). La guerre en Ukraine n’est pas étrangère à cette remontée après des années d’accalmie. 8 journalistes ou représentants des médias y sont décédés depuis le début de l’invasion russe le 24 février dernier.

Loading...

14 journalistes tués au Mexique

C’est cependant au Mexique que la situation était la plus dangereuse pour les médias cette année, note IPI. "Quatorze journalistes ont été tués au Mexique en 2022, l’année la plus meurtrière pour les médias de ce pays depuis 2017", note l’institut jeudi. Dans la plupart des cas connus, les journalistes ont été délibérément visés pour leur boulot, avec plusieurs journalistes décédés qui écrivaient sur la corruption ou le crime organisé, ajoute-t-il. Un problème majeur reste l’impunité de fait pour ces crimes.

Dans le "classement 2022" de l’IPI, Haïti apparait également comme un des lieux les plus dangereux, avec 8 journalistes tués dont plusieurs dans des actes particulièrement violents imputés à des membres de gangs.

Certains décès ont marqué l’actualité internationale cette année, comme celui de la journaliste vedette de la chaîne Al Jazeera Shireen Abu Akleh en mai dernier. En plein travail, la journaliste avait été atteinte d’une balle à la tête lors d’un raid de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. La responsabilité de ce décès reste contestée, car l’armée israélienne affirme que la balle s’est perdue dans un échange de tirs, ce que réfute la chaîne.

Le bilan des 20 dernières années

RSF fournit de son côté vendredi un aperçu de 20 années d’insécurité de la presse. De 2003 à 2022, 1.668 journalistes ont été tués dans le monde, soit 80 par an en moyenne, selon le bilan de l’organisation. L’Irak et la Syrie dominent sur cette période le classement des pays les plus dangereux pour la profession, avec 578 tués. Suivent le Mexique (125), les Philippines (107), le Pakistan (93), l’Afghanistan (81) et la Somalie (78).

Les années les plus "noires" remontent à 2012 et 2013 (respectivement 144 et 142 tués), "notamment du fait du conflit en Syrie", puis il y a eu "une accalmie progressive" et des "chiffres historiquement bas à partir de 2019", avant la remontée de cette année, note RSF. A l’échelle mondiale, si la couverture des conflits armés explique beaucoup de décès, il y a eu, ces 20 dernières années, "plus de journalistes tués en 'zones de paix' qu’en 'zones de guerre' du fait de leurs enquêtes sur le crime organisé et la corruption", constate également RSF.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous