Brabant wallon

David contre Goliath : un libraire de Limelette attaque la Loterie Nationale en justice

Un libraire de Limelette dépose plainte contre la Loterie Nationale

© getty images

Par Cathy Massart avec Stéphanie Vandreck

Le gérant de la librairie "l’Europe", Walter Agosti, dépose une plainte au pénal pour dénoncer la présence de jeux en ligne, assimilés à des jeux de casino, sur le site de la Loterie Nationale.

Walter Agosti, est aussi le Président de l’association professionnelle "Vision presse", qui regroupe plus de 200 libraires. Il reproche à la Loterie Nationale, d’envoyer de plus en plus ses joueurs vers les applications en ligne, au détriment des librairies.

"Ce sont les libraires qui historiquement, et encore aujourd’hui, sont le plus gros client de la Loterie Nationale, précise le libraire. Sur les 8000 points de vente, 2000 librairies ont fait 47% du chiffre d’affaires. Il y a quelques années, en 2016 et en 2017, on faisait 67% du chiffre d’affaires. Chaque année cela diminue et cela va encore continuer, surtout si on envoie les clients sur le digital dont la part va augmenter. Est-ce que la Loterie Nationale croit encore à l’avenir des libraires ? Je ne le pense pas, autrement elle n’agirait pas comme cela".

Comprendre le mécanisme

Pour bien comprendre, il faut savoir que la Loterie Nationale rémunère les libraires et autres points de ventes de ses jeux.

Avec une commission fixe, plus une commission variable. Dès la fin de cette année, elle pourra varier en fonction de plusieurs critères. Comme la participation à des formations, l’affichage promotionnel ou encore la quantité de produits vendus.

Mais certains de ces nouveaux critères ne passent pas pour Walter Agosti qui parle, particulièrement, de celui où il doit envoyer un certain pourcentage de ses clients sur l’application de la Loterie Nationale pour vérifier leurs gains et où ils vont découvrir des jeux rapides et pas chers que le libraire ne peut exploiter. Walter Agosti appelle cela des jeux de casino; ce qui est aussi, selon lui, la définition qu'en donne la Commission des jeux de hasard.

C’est sur ce point précis que le libraire a décidé d’attaquer en justice la Loterie Nationale. Pour lui, cette dernière n’aurait pas la licence pour proposer ce type de jeux en ligne.

Un manque à gagner pour les libraires

Comme certains joueurs jouent désormais en ligne, les libraires ne touchent plus de pourcentage sur leur billet de Loto. Walter Agosti refuse donc tout simplement d’envoyer ses clients vers ces jeux en ligne. "La Loterie Nationale me fait croire qu’elle me paye, plus aujourd’hui, pour ces actions-là. Mais, c’est comme si j’étais payé pour mon enterrement. Elle me donne de l’argent en sachant que je vais perdre des clients".

Ce libraire estime que le Lotto et ses dérivés représentent encore 30% de son chiffre d’affaires. Il dit souffrir de la concurrence des jeux en ligne, mais aussi d’autres types de points de vente, comme les supermarchés, pour qui la marge bénéficiaire sur ces produits est anecdotique. D’où ses craintes pour l’avenir de sa profession.

La Loterie Nationale, pour sa part, dit ne pas encore avoir connaissance de cette plainte. Elle rappelle que les libraires restent des partenaires privilégiés, ils représentent toujours 47% de son chiffre d’affaires.

Sur le même sujet :

Un libraire s'attaque à la loterie nationale (Vivacité BW 17/03/23)

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