Cuisine

De la bière au smoothie, les boissons deviennent instantanées pour réduire leur empreinte carbone

De la bière au smoothie, les boissons deviennent instantanées pour réduire leur empreinte carbone.

© Igor Nikushin/Getty Images

Par RTBF avec ETX

Versez, diluez et c'est prêt ! Si hier il fallait décapsuler ou dévisser pour s'abreuver, demain, il suffira de mélanger et de secouer pour consommer de nouvelles boissons. Les industriels de l'agroalimentaire imaginent des breuvages aux formes totalement nouvelles, voire insolites, censées permettre de réduire l'empreinte carbone du rayon boisson.

Plus "verte" que l'emballage le plus "vert" : la poudre

C'est l'histoire de deux jeunes ingénieurs en agro-alimentaire qui aimeraient emmener partout leurs boissons favorites sans sacrifier le goût. Yvan Etchiandas et Noémie Barguil ambitionnent aussi de réduire le bilan carbone de leur consommation de boissons. Deux années de recherche ainsi qu'un accompagnement dans le cadre du réseau de Grand Nancy Innovation chaperonnant les start-ups aux projets innovants seront nécessaires pour lancer DoYourDrink, une marque de boissons à base de thé, de fleurs et de plantes. La matière phare de leur modèle économique, c'est la poudre.

Le flacon contient entre 24 et 30 doses et permet de se préparer des boissons durant un mois en moyenne.

Le projet DYD a bénéficié d'une campagne de financement participatif via la plateforme Ulule, qui a rencontré un vif succès, au point de dépasser l'objectif fixé à 200 préventes. Les contributeurs doivent recevoir leur commande dès juin prochain.

Quand on s'intéresse à l'impact environnemental du rayon boissons, on souligne la rôle du transport mais aussi celui des emballages. On a beaucoup évoqué les contenants en papier pour le vin, le Coca-Cola ou en pulpe de bois pour la bière et le whisky ou encore l'emballage du futur de Tetra Pak utilisant des fibres au lieu de l'aluminium.

Rappelons que l'entreprise suédoise est un mastodonte du conditionnement avec plus de 78 milliards de litres de produits agroalimentaires conditionnés dans sa célèbre brique. Selon le portail Impact CO2 de l'Ademe, un litre de lait émet 1,5 kg en équivalent CO2 quand on inclut la fabrication, la distribution et la consommation contre 0,0001kg pour l'eau du robinet.

Diluez, buvez !

De plus en plus d'entreprises de l'agro-alimentaire vont désormais plus loin en repensant totalement la façon dont on consomme les boissons pour les rendre plus acceptables sur le plan environnemental. Ces innovations nous engagent à changer nos habitudes en matière de préparation : à l'avenir, on sera invité à diluer les liquides afin de se désaltérer.

A Marseille, les jeunes patrons de l'entreprise Morice ont repensé la consommation des laits végétaux pour garantir aux consommateurs l'absence d'additifs. La marque s'appelle Meelk et concerne des concentrés d'amandes récoltées en Espagne ou de noisettes en provenance d'Italie ou de Turquie.

L'opération consiste à terminer soi-même la préparation de la boisson en ajoutant de l'eau.

Non seulement on évite d'ingérer du monostéarate de polyoxyéthylène sorbitane ou des orthophosphates de potassium déjà repérés dans des recettes de laits végétaux mais en plus, on peut personnaliser le breuvage en adaptant la densité. Les concentrés de fruits secs sont conditionnés dans des bouteilles en verre et assurent une promesse écologique tout en offrant une alternative plus saine.

Une bière d'abbaye en granulés

Ce double contrat proposé aux consommateurs est souvent au cœur des recettes. C'est le cas des poudres de smoothies de la société Fruitix, qui propose d'ingérer davantage de fruits et de légumes grâce à des poudres lyophilisées, parfois enrichies en nutriments, proposées sur un principe d'abonnement.

Cette tendance concerne un échantillonnage varié et inclut même de la bière. La brasserie d'une abbaye allemande a en effet l'ambition de réduire l'empreinte carbone de sa mousse, dont le bilan est alourdi par l'utilisation d'eau (la bière en est composée à 90%) en la transformant en poudre.

Située dans le land de Brandebourg, la brasserie Klosterbrauerei a eu besoin de deux années de recherches pour mettre au point une lager blonde transformée en granulés lors de la dernière étape de production. Et ce n'est pas la seule particularité du breuvage, qui se dilue dans l'eau pour être consommée : elle ne contient pas d'alcool.

Des cocktails compacts avec ou sans alcool

Si cette innovation surprend, l'heure de l'apéritif n'échappe pourtant pas à la transformation des liquides en solides. Deux jeunes diplômés de la grande école de commerce de Lyon ont lancé l'année dernière des cocktails sous forme compacte avec des saveurs différentes sur lesquels on verse de l'eau et l'alcool de son choix pour personnaliser la recette. Ces formes solides sont au goût de framboise, gingembre et basilic ou à la passion, pêche et menthe, ou pomme et fleur de sureau.

La marque baptisée LXIR garantit que la recette est fabriquée à partir d'arômes naturels et qu'aucun colorant artificiel n'est nécessaire à la production. Non seulement cette solution réduit les emballages mais elle permet aussi de réconcilier avec un seul et même produit ceux qui consomment de l'alcool et les autres puisqu'on peut choisir d'ajouter ou non un trait de spiritueux.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous