Réseaux sociaux et comparaison sont bons amis. Et c’est le "jeu". Mais quand on est jeune, parfois mal dans sa peau, et sujet à des troubles du comportement alimentaire (TCA), ces espaces virtuels n’ont rien d’un cercle vertueux. Corps filiformes, nourriture saine et routines sportives à tire-larigot, ce que voient certains jeunes a de quoi devenir une obsession. La faute à qui ?
"Grandir avec les réseaux, ça peut briser l’image que tu as de toi". À 23 ans, Caroline souffre d’hyperphagie, un trouble alimentaire qui consiste à ingérer de grandes quantités d’aliments sans comportement compensatoire (ex. sport, vomissement, prise de laxatif, etc.).
Si son trouble du comportement alimentaire (TCA) remonte à l’adolescence, elle est convaincue que les réseaux sociaux ont amplifié le phénomène. "Je me sentais déjà mal quand je regardais les filles de téléréalité à la télévision. Et puis il y a eu les réseaux : dès que tu ouvres Instagram, il n’y a que des filles dénudées au corps parfait et qui ne font rien de leurs journées."
De là naissent les comparaisons. Mal dans sa peau, l’adolescente commence à restreindre son alimentation. Son objectif : perdre du poids par tous les moyens. Et c’est à force de privations que la jeune femme connaît peu à peu les pulsions alimentaires qui la hantent encore à l’heure actuelle.
Les réseaux ont clairement contribué à ma retombée dans l’anorexie
Pour Maureen aussi, les réseaux ont leur part de responsabilité. Anorexique durant son adolescence, la jeune femme de 24 ans se portait pourtant mieux depuis quelques années… Jusqu’à ce que débute la crise sanitaire.
"Il est clair qu’en ayant constamment les yeux rivés devant un écran qui nous expose de la nourriture et des modèles de beauté, on peut vite perdre pied", explique-t-elle. "Les réseaux ont clairement contribué à ma retombée dans l’anorexie."