En exposant des histoires venues des temps les plus anciens, Maria Hesse distille des portraits de femmes provenant de l’Antiquité à l’époque contemporaine. De la figure de Marie aux portraits de reines espagnoles, on découvre des femmes adulées pour leur pureté ou au contraire bannies car soi-disant mauvaises.
Folles, folles, toujours folles.
Les deux reines espagnoles mises à l’honneur par l’autrice sont Uraque (11e siècle) et Jeanne 1re, dite Jeanne la Folle (15e siècle). Elles sont toutes deux héritières de la couronne, pourtant aucune n’a véritablement régné sans le contrôle opprimant d’un père ou d’un mari qui ont à chaque fois réduit leur pouvoir d’exécution. "Folle ou détestée, maudite et presque toujours seule : voilà semble-t-il, le destin de toutes les femmes qui se hissent jusqu’au pouvoir."
Maria Hesse explore aussi bien les histoires des siècles passés que celles qui se jouent encore à notre époque contemporaine. Les cas sont légion de ces femmes considérées comme l’antithèse de ce qui est attendu par la société patriarcale. Britney Spears d’abord considérée comme l’enfant de la nation américaine, qui au fur et à mesure d’un succès grandissant commence à être perturbée de toute cette attention. Le cas de Britney n’est pas anodin et l’histoire nous le rappelle sans cesse.
Les différences établies entre "mauvaises-femmes-artistes-perturbées" et "hommes-artistes-sensibles" continue à se perpétrer. "Folles, folles, toujours folles. Si David Bowie se drogue pour se provoquer des hallucinations, on le qualifie d’excentrique, d’artiste. Si Amy Winehouse fait de même, c’est une junkie. Kurt Cobain s’est suicidé parce qu’il était hypersensible. Marilyn Monroe s’est donné la mort car elle était dingue."