Cela étant dit, revenons à nos grillons. Est-il possible d’en avoir dans nos aliments à notre insu ?
Si le produit est emballé, clairement, la réponse est non. Le règlement d’exécution prévoit que ce nouvel ingrédient doit figurer sur l’emballage de cette manière : “poudre d’Acheta domesticus (grillons domestiques) partiellement dégraissés”. Impossible donc de faire passer cette poudre sous la formulation "contient des protéines animales" ou "contient farines protéiques".
Les Services publics fédéraux (SPF) Santé publique et Economie veillent au grain. Ce sont les administrations belges qui garantissent la bonne application de la loi. Elles contrôlent donc l’utilisation de ces ingrédients et nous confirment en interview qu’il est obligatoire que cette mention soit bien affichée.
Par contre, et c’est là que la nuance est à apporter, si le produit n’est pas préemballé, il est difficile de l’indiquer. Par exemple, si vous achetez des biscuits en vrac, une tarte dans une pâtisserie, une pizza au restaurant ou un pain dans une boulangerie… dans ces cas-là, pas d’emballage à l’avance. Et la liste des ingrédients n’est pas toujours disponible sans la demander. Et donc pas d’indication ? Ce n’est pas si simple.
D’abord, il est toujours possible de demander la liste des ingrédients. C’est même obligatoire de pouvoir la fournir. Ensuite, se pose la question des allergènes qui doivent être également clairement visibles si c’est emballé, et disponibles pour le vrac ou au restaurant. L’EFSA a établi un lien entre les allergies aux crustacés, mollusques et acariens et une potentielle allergie aux insectes. Il doit donc être indiqué.