La Résidence de Bèfve, maison de repos et de soins du CPAS de Thimister-Clermont, applique le modèle Tubbe depuis la mi-2022. Elle était déjà engagée dans une approche très participative. Olivier Forster, éducateur, constate : "On travaillait déjà beaucoup avec des partenaires extérieurs. Il y a une volonté d’ouverture, une volonté d’inclure les résidents dans les décisions de la maison de repos. Mais on n’avait pas spécialement de temps formalisé pour le faire, même pour discuter entre différents secteurs du personnel. Le fait d’avoir amené ici la méthode Tubbe, ça permet de prendre des temps d’arrêt et de se dire : "Maintenant on fait le point. Quelles sont les bonnes pratiques qu’on a autour de nous ? Qu’est-ce qu’on aime bien, qu’est-ce qu’on n’aime pas ?". Et de pouvoir aller de l’avant, du coup, tous ensemble. On a maintenant des réunions avec les résidents pour définir un peu le programme du mois suivant, on revient sur le mois passé. On voit ce qu’on a bien aimé et ce qu’on a moins bien aimé. On fait pareil avec la cuisine. Il y a une implication aussi de beaucoup plus de membres du personnel dans la vie quotidienne : des aides-soignants, des membres du service d’entretien, qui, avant, peut-être ne se sentaient légitimes de le faire et qui maintenant, comme il y a une porte ouverte, peuvent mettre en place des choses qui leur sont personnelles : un talent musical, un talent culinaire, qui peuvent être exprimés dans le cadre du travail. Pour les résidents, je pense que pouvoir s’exprimer, vraiment faire partie de la vie de la maison, c’est quelque chose de très positif. Et, en tant que membre du personnel, on se sent aussi plus écouter. En tout cas, on a l’impression de former une grande équipe où on avance tous avec le même objectif et cela nous recentre sur notre mission première qui est de faire en sorte que les gens se sentent vraiment chez eux. On vient travailler avec le sourire, du coup.".
Anne-Marie Franck, résidente et membre du comité de pilotage, confirme les résultats : "Ça a changé la mentalité. Depuis que c’est Tubbe, on ose s’exprimer. On communique beaucoup plus qu’avant. On sait qu’on peut. Avant, on osait moins, je pense, nous les résidents. Tandis que maintenant, s’il y a un problème, on a appris à l’aborder, à l’exprimer, de façon positive. Ça amène des changements. L’ambiance de la maison est meilleure qu’il y a, par exemple, un an. On est plus en collaboration avec le personnel : le personnel de cuisine, les aides-soignants, les infirmières. Il y a un brassage d’idées. Ça donne lieu à des activités tout à fait originales, comme, par exemple, la dame qui nettoie et qui est d’origine africaine, elle nous a proposé une activité culinaire africaine que nous avons réalisée tous ensemble. Et quelques jours après, nous avons eu droit à une après-midi de djembés. Elle était tout à fait ravie et épanouie de partager sa culture avec nous. Et nous, on a fortement apprécié. C’est vraiment nouveau, depuis qu’on s’est lancé dans Tubbe, ce genre de réalisations. On voudrait bien, par exemple, réaliser une potée de carottes. Nous avons envie de nettoyer les carottes nous-mêmes. On va en discuter, pour voir si c’est réalisable !".