Basket NBA

De pire signature de l’intersaison NBA à candidat MVP : l’incroyable revanche de DeMar DeRozan

DeMar DeRozan avec la vareuse des Chicago Bulls face aux Suns.

© 2022 Getty Images

Par Jâd El Nakadi

Longtemps sous-estimé en NBA, l’arrière des Bulls DeMar DeRozan réalise la plus grande saison de sa carrière à l’âge de 32 ans, après avoir touché le fond sur un parking de Los Angeles. De pire signature de l’intersaison à candidat MVP, il n’y a qu’un pas. Retour sur l’incroyable revanche de DeMarvelous.

3 août 2021. Des Bulls en perdition (11e de la conférence Est la saison dernière) annoncent l’arrivée de DeMar DeRozan dans l’Illinois. Gros poisson de la Free Agency, le marché des agents libres, l’arrière est libre comme l’air et décide de quitter les Spurs pour rejoindre les Taureaux de Chicago.

Une arrivée critiquée par certains médias mais surtout par les autres dirigeants NBA qui désignent la signature de DMDR comme "la pire signature de l’intersaisonlors du sondage réalisé avant le coup d’envoi de l’exercice 2021-2022. Rien que ça… Mais pourquoi tant de "haine" envers l’enfant de Compton ?

Au fond du trou

DeRozan, encore à Toronto, face à son cauchemar LeBron James.

Dans une ligue où règne le tir à trois points, DeRozan fait office de dinosaure. Roi du shoot à mi-distance, ce scoreur infatigable a fait le bonheur des Toronto Raptors durant neuf saisons aux côtés de son ami Kyle Lowry. Un duo qui n’est néanmoins jamais parvenu à remporter un titre NBA, ni à accéder aux Finales. Durant son passage au Canada, DeRozan a dû faire face à un certain… LeBron James, surnommé LeBronto pour l’occasion, qui ne lui a jamais fait de cadeau.

Ces défaites à répétition en playoffs face à un James en mission avec ses Cavs ont valu à DeRozan d’être catégorisé comme un simple scoreur, incapable de mener une équipe vers le titre. C’en est trop pour le président des opérations basket de Toronto Masai Ujiri qui, un soir de juillet 2018, décide de se débarrasser de son joueur phare.

C’est un véritable coup de massue pour l’arrière. En vacances dans la cité des anges, DeMar apprend son transfert alors qu’il est sur le parking d’un fast-food : "Je suis resté sur le parking pendant deux heures, en essayant d’assimiler tout ça, en essayant de remettre les choses dans l’ordre, en essayant de me rendre compte". La NBA, ce business sans pitié.

Celui qui voulait finir sa carrière à Toronto atterrit donc, sans avoir son mot à dire, à San Antonio. Une humiliation d’autant plus importante que l’année suivante, "son" équipe des Raptors remporte le premier titre de son histoire grâce à un énorme Kawhi Leonard… récupéré dans le trade entre l’équipe canadienne et les Texans. Un coup dur de plus pour DeRozan…

Nouveau départ à Chicago

Après 3 saisons insipides chez les Spurs, où l’arrière fait toujours ses stats sans pour autant parvenir à transcender son équipe, DeRozan, agent libre, jette son dévolu sur Chicago, une franchise engluée dans les bas-fonds de l’Est depuis plusieurs années mais plus ambitieuse que jamais à l’aube de la saison 2022.

Karnišovas, vice-président chargé des Opérations Basket, est bien décidé à remettre les Bulls sur le devant de la scène et attire le pivot All-Star Nikola Vucevic, le meneur Lonzo Ball et le précieux "couteau suisse" Alex Caruso pour entourer Zach Lavine et DeMarvelous. Une équipe qui a fière allure, mais qui pose question. En effet, une partie de la ligue doute encore de la compatibilité du duo Lavine - DeRozan, deux joueurs qui s'expriment le mieux ballon en mains.

"MVP MVP MVP"

DeRozan et Lavine chez les Bulls.

Mais DeRozan et son coéquipier balayent rapidement les doutes. L’arrière réalise tout simplement sa meilleure saison en carrière offensivement avec près de 28 points par match. Clutch à souhait dans le quatrième quart, claquant deux "buzzer beater" en l’espace de 24 heures durant le mois de janvier, DeRozan a logiquement été propulsé titulaire pour le All Star Game, qui réunit les meilleurs joueurs de NBA le temps d’un week-end, le 20 février prochain à Cleveland. Un honneur pour ce dernier qui n’avait plus été All-Star depuis son cruel départ de Toronto en 2018…

Longtemps sous-estimé, critiqué, DeRozan porte désormais les Bulls au sommet de la conférence Est (38V pour 21D). Plus encore, le trophée de MVP, récompensant le meilleur joueur de la saison régulière, n’est plus une utopie. DMDR est à présent à la table des grands et partage sa nourriture aux côtés des Giánnis Antetokoúnmpo, Nikola Jokic ou encore Joel Embiid.

Complètement inarrêtable en ce moment, DeRozan vient de battre cette nuit un record de la légende Wilt Chamberlain, en réussissant son septième match d’affilée à 35 + points à au moins 50% de réussite. Hallucinant. Il ne lui reste plus qu’à aller chercher un titre avec les Bulls en juin prochain, afin de définitivement décoller cette étiquette de "loser magnifique".

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