De Prague à Bruxelles, de De Bruyne à Benteke : la qualification des Diables pour le Mondial en 7 étapes

Nous sommes fin mars 2021. Alors que l’Euro, pour lequel les Diables nourrissent de grandes ambitions, arrive à grands pas, les Belges affrontent le pays de Galles pour entamer leur campagne qualificative pour le Mondial 2022. L’objectif est clair, grappiller les trois points et surtout prendre leur revanche après l’élimination surprise de l’Euro 2016.

Mais ces roublards de Gallois ont de la ressource. 9 minutes de jeu à peine et le maestro Gareth Bale distille un caviar somptueux pour Harry Wilson qui crucifie Courtois. C’est 0-1, un peu à la surprise générale. Cueillis à froid et dos au mur, les Diables sont obligés de réagir. Et à partir de là, les Gallois ne voient plus le jour, poussés dans leurs retranchements par le réveil des tauliers belges.

C’est d’abord Kevin De Bruyne qui égalise d’une merveille de frappe tendue avant que Thorgan Hazard ne concrétise un centre de Thomas Meunier pour le 2-1. Sur du velours, les Diables se font malgré tout quelques frayeurs avant que Big Rom' Lukaku ne délivre les siens sur pénalty. 3-1, sans briller mais en se montrant solides, les Diables empochent leurs trois premiers points.

Forts de leur 1e victoire, les Belges abordent ce déplacement à Prague avec ambition et la ferme intention de poursuivre leur sans-faute. Sauf qu’ils ne le savent pas encore mais ils vont être chahutés pendant 90 minutes par une très convaincante équipe tchèque.

Axel Witsel absent, c’est tout l’entre-jeu belge qui souffre. En face, Barak, Jancto et Krmencik se régalent des espaces octroyés par la défense des Diables. L’ancien Brugeois se permet même de toucher le poteau au quart d’heure.

Le couperet tombe finalement à la 50e minute avec cette belle frappe de Lukas Provod qui laisse Courtois pantois et force les Diables à courir derrière le score… pour la 2e fois en 2 rencontres.

Mais comme souvent ces derniers mois, Martinez&co peuvent compter sur un Romelu Lukaku XXL quand il faut renverser le cours d’un match. Sevré de ballons jusque-là, le colosse aux pieds de velours profite d’un bijou en profondeur de De Bruyne pour mystifier la défense et remettre les Diables dans le match, 1-1.

Sauf que par la suite, ce sont les Tchèques qui remettent le pied sur le ballon. Mais heureusement, un impérial Courtois veille au grain pour sauver ce point, qui, au vu du scénario du match a presque des allures de victoire pour les Belges.

Malgré l’avertissement sans frais à Prague quelques jours plus tôt, Roberto Martinez range ses principes conservateurs au frigo pour affronter la modeste Biélorussie à domicile. Exit les habituels titulaires que sont Courtois, De Bruyne, Lukaku, Tielemans ou Mertens et place à la jeunesse. Côté à côté dans un 11 expérimental, Vanaken, Doku, Praet ou Trossard ont donc une occasion de se faire les dents.

Et malgré cette équipe remaniée, les Belges ne font qu’une bouchée de cette très faible opposition. Le verrou biélorusse explosé au quart d’heure grâce à Mr Diables, Michy Batshuayi, les Belges se régalent et font vivre un véritable calvaire au latéral gauche, Denis Polyakov.

4-0 à la mi-temps puis 8-0 au coup de sifflet final, mission brillamment accomplie donc pour les jeunes Diables. Cerise sur le gâteau, tous les novices ont participé au festin en plantant, pour la plupart, leur premier but en équipe nationale (doublé pour Trossard et Vanaken, but pour Praet et Doku, but également pour le revenant Benteke). C’est d’ailleurs, le dernier match officiel avant l’Euro.

Alors qu’ils se remettent seulement de l’élimination à l’Euro, les Diables sont déjà de retour sur le pont début septembre pour poursuivre leur campagne qualificative pour le Mondial. Forts de leur 7/9, les Belges abordent cette partie face à l’Estonie dans la peau d’un leader serein qui vogue tranquillement vers une qualification facile.

Sauf que voilà, l’excès d’orgueil peut parfois jouer des tours. Deux petites minutes de jeu à peine et l’improbable Kait s’improvise patron de la cour de récré en crucifiant Courtois d’une superbe frappe brossée. Pour la 3e fois en 4 rencontres, les Belges se retrouvent menés !

Mais heureusement, ces Diables, même privés de Kevin De Bruyne, ont de la ressource. Et c’est le héros d’un soir Hans Vanaken, si souvent décrié en équipe nationale, qui se mue en saveur de la nation. D’abord en égalisant d’une belle tête piquée, puis en lançant parfaitement Lukaku pour le 1-3. Auparavant Big Rom avait pris soin d’inscrire le 2e but du match pour mettre "ses Diables à l’abri".

La 2e mi-temps ne sera finalement qu’une promenade de santé pour les Belges qui planteront deux nouveaux buts grâce à Witsel et Foket. Petite alerte cependant pour une défense un peu bancale qui encaissera un nouveau but estonien en fin de partie. 2-5 score final donc, les Diables empochent trois nouveaux points mais encaissent deux buts face à la 111e nation mondiale. De quoi susciter certaines critiques…

Echaudés par le duel particulièrement âpre du match aller, les Diables ont à cœur de remettre les points sur les I face à cette récalcitrante proie tchèque. Hans Vanaken titulaire, Romelu Lukaku qui fête sa 100 sélection, les Diables se mettent branle et font mouche dès leur première occasion. C’est d’ailleurs le Brugeois qui lance Big Rom' en profondeur pour le 1-0.

Aux commandes d’un match qu’ils ne veulent pas laisser filer, les Diables gèrent tranquillement les timides incartades d’une équipe tchèque minée par ses nombreuses absences. Juste avant la mi-temps, c’est Captain Eden Hazard qui plante le but du break… sur un sublime assist-talonnade de Vanaken, encore lui.

En 2e mi-temps, c’est Lukaku qui se transforme en passeur pour lancer Alexis Saelemaekers en profondeur. Monté au jeu dix minutes plus tôt, le Milanais inscrit son tout premier but en équipe nationale et confirme les belles dispositions entre-aperçues quelques jours plus tôt sur le terrain de l’Estonie. 3-0 score final, avec ce 13/15 les Diables ont (déjà) un pied et quatre orteils au Qatar.

Il faut donc finir le travail. Mais fortement remaniée depuis la lourde défaite du match aller (8-0), la Biélorussie n’est plus forcément la victime expiatoire qu’elle était quelques mois plus tôt. Sans idées, les Diables B, sans Hazard, De Bruyne ni Lukaku, en font l’amer constat pendant de longues minutes.

Et si Dennis Praet parvient à faire péter le verrou local à la demi-heure (sur un assist de Saelemaekers), les Diables ne proposent plus grand-chose d’autre. Roberto Martinez a beau s’arracher les quelques cheveux qui lui restent, ses troupes errent tels des fantômes sur l’échiquier, sans parvenir à inquiéter davantage un 11 local très replié.

0-1 score final donc, trois jours après avoir étrillé la République tchèque, la Belgique se contente d’un petit but pour enchaîner une 3e victoire en une semaine et quasiment composter son ticket pour le Mondial.

Quasiment qualifiés, les Diables ne doivent plus que parachever le travail face à la modeste Estonie, reléguée au rang de faire-valoir dans ce groupe (4 points).

Même sans Lukaku, Batshuayi et Tielemans, l’équipe belge, a fière allure. Kevin De Bruyne et Eden Hazard sont titulaires, Christian Benteke aligné en pointe. Derrière Castagne honore sa 1e sélection dans le trio défensif. Volontaires, les Diables prennent très vite les devants. Benteke profite d’une grosse bévue du gardien visiteur Igonen pour planter son 16e but en équipe nationale.

1-0, le verrou estonien explosé, les Belges ont fait le plus dur. Mais malgré une nette domination dans le jeu et une belle circulation de balle, le 2e but se fait attendre. C’est finalement Yannick Carrasco qui met les hommes de Roberto Martinez à l’abri d’une praline somptueuse en pleine lucarne.

Derrière, le but estonien de l’espoir signé Sorga ne change plus rien. Dans la foulée, Thorgan Hazard, tout juste monté au jeu, met les siens à l’abri.

3-1 score final, les Diables enchainent une 6e victoire en 7 matches et compostent tranquillement leur ticket pour le Qatar. Au petit trot aura-t-on envie d’ajouter. Reste désormais à enchaîner face aux grosses équipes.