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De son vivant… partir en paix

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À 39 ans, Benjamin professeur d’art dramatique n’en a pas fini avec la vie. Il va cependant devoir entendre que son cancer du pancréas en stade 4 est incurable, que la fin du voyage est annoncée et qu’à cela personne ne pourra rien y faire.

Sur ce chemin difficile qui lui reste à parcourir, Benjamin va pouvoir compter sur Crystal, sa mère, dévouée corps et âme malgré son incommensurable chagrin, et sur le Docteur Eddé et son équipe qui psychologiquement et physiquement ont à cœur d’accompagner au mieux les malades. Et puis continuer à préparer ses élèves au concours d’entrée au Conservatoire ne sera pas suffisant, mais restera nécessaire à Benjamin pour se sentir encore avancer dans la vie… manière aussi pour lui, à travers ces scènes qu’il fait jouer, d’anticiper ce qu’il se prépare à vivre.

C’est en compagnie de sa mère, de son médecin assisté de son bras droit (interprétée par Cécile de France) et indirectement de ses élèves, et grâce à eux, que Benjamin pas à pas, épreuve après épreuve acceptera l’inacceptable, en ayant réussi auparavant à faire la paix avec lui-même et avec les autres.

Faire face

© Laurent Champoussin

" Mon principe absolu, c’est la vérité ". " Ce cancer sera plus fort que nous ". La montagne qui est devant nous, je peux vous aider à la franchir. Je connais le chemin, il est rocailleux, mais on marchera ensemble, et je vous tiendrai la main ". " Le plus important c’est votre qualité de vie ". " Vous n’êtes pas une statistique, vous êtes un être humain "…

Ces phrases et tant d’autres prononcées tout le long du film, ce sont celles du Dr Edée à l’adresse de Benjamin, mais aussi de sa mère, en route pour ce que tout à chacun redoute le plus : la fin de vie. Des paroles d’une remarquable bienveillance qui vont jalonner tout ce par quoi ils passeront : le déni, la colère, la dépression, la négociation, la résignation.

Cette empathie et cet accompagnement sans faille, ce médecin l’a également pour les membres de son équipe qui face aux malades, doivent eux aussi affronter et digérer quantités d’émotions. C’est d’ailleurs ainsi que débute le film et que s’ouvrira chacun de ses 4 chapitres. Par ces groupes de paroles que le docteur organise régulièrement où infirmiers et infirmières sont invités à raconter leur vécu et leur ressenti.

« La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie »

Et si on tire notre chapeau à Benoît Magimel dans le rôle de ce fils " rebelle " et à Catherine Deneuve dans celui de la mère meurtrie au plus profond de son être, pour leur interprétation en tout point remarquable, on ne peut que louer Emmanuelle Bercot de nous avoir fait découvrir le travail remarquable (voire atypique) et l’exceptionnel dévouement de Gabriel Sara (Dr Edée), cet oncologue américano-libanais, chef d’un service de chimiothérapie à New York, qui joue là son propre rôle.

Ainsi le documentaire s’invite dans la fiction pour deux très beaux portraits. Celui de Benjamin qui dit la fragilité de l’existence, les regrets, les ratés et les victoires d’une vie. Et celui de Gabriel Sara, un homme rare, qui dit le dévouement du corps médical et les questions qui vous assaillent en pareilles circonstances, que l’on soit le malade, un proche ou un soignant.

Ce mélodrame, qui assume de l’être, sombre et à la fois lumineux, est une véritable leçon de vie… ne le ratez surtout pas !

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