Debbie Harry, call me Blondie

Chanteuse pour un groupe de seconde zone, elle rencontre son futur compagnon Chris Stein avec qui elle fonde Angel and The Snake en 1974, rebaptisé Blondie un peu plus tard. Chris sera son compagnon pendant 15 ans, à ce jour ils travaillent encore ensemble et sont de véritables amis. Fascinée par l’aura de Marilyn Monroe, elle construit son identité en se teignant les cheveux en blond platine. Une influence qui la suivra tout au long de sa carrière.

"Je sentais bien qu’elle jouait un personnage, Celui de la blonde légendaire avec une voix de petite fille et un corps plantureux, et que ce rôle dissimulait une grande intelligence".

Le nom du groupe vient des sifflements et noms que donnent les ouvriers en rue lorsqu’ils croisent la sulfureuse Debbie. A son passage vous entendez "Hey Blondie !". Prendre une femme fatale comme chanteuse dans un groupe de rock est l’idée du siècle. Une Barbie trash qui assume son sex-appeal, cela fait l’effet d’une bombe !

Icône rock et glamour par excellence, elle est toujours le symbole absolu d’une féminité rock. Ses cheveux peroxydés, sa ligne svelte, ses tenues extravagantes et ce regard qui flingue. Debbie est probablement la femme la plus photographiée au monde après Lady Di. Son style n’a cessé d’inspirer des générations. Des groupes de rock comme Garbage ou No Doubt citent Blondie comme influence.

Le groupe sort deux albums avant de connaître un immense succès international en 1978 avec l’album "Parallels Lines" et le single ''Heart of Glass'', premier numéro un dans leur pays.

En 1980 Debbie collabore avec le DJ et producteur italien Giorgio Moroder, pour écrire un titre destiné à la B.0 d ''American Gigolo''. Le résultat est, ''Call Me'' un tube interplanétaire. Ce single sera le plus gros succès commercial du groupe.

Elle fréquente Andy Warhol, Jean-michel Basquiat, Lou Reed, Iggy Pop, les Ramones, le gratin de l’underground New-Yorkais.

Debbie, Ni punk Ni soumise ! Si Debbie est "précurseur" du Girl power, elle innove aussi dans pas mal d’autres domaines. Le titre ''Rapture'' paru en 80 sur l’album "Autoamerican" contient une partie rap. C’est inédit. La chanson cartonne et se place au sommet du hit-parade aux États-Unis. ''Rapture'' marque l’histoire car jamais un titre de rap n’avait atteint le numéro un des ventes.

Debbie révèle également dans la presse sa bisexualité, ce qui renforce son statut de bombe "Atomic" auprès de ses nombreux fans.

En 2014 elle refuse de chanter aux JO de Sotchi car, selon elle, la Russie est un pays où les droits de la communauté LGBT sont bafoués. Elle n’a pas d’enfants par choix. Elle préfère continuer à vivre pour son public et faire du rock’n’roll. Une femme libre, audacieuse et déterminée.

Élevée au statut d’icône, Debbie Harry entame également une carrière dans le cinéma et enregistre quelques albums solos. S’il est plus difficile pour une femme de bien vieillir, soyons honnête personne ne reproche à Paul McCartney ou à Mick Jagger d’avoir 80 ans, Debbie a 77 ans, s’accroche. Elle porte même parfois par dérision, un T-shirt siglé ''Die Young Stay Pretty'' (Meurs jeune, reste jolie).

En 2020 elle sort "Face it" une autobiographie où elle y évoque les moments clés de sa vie. "Je suis quelqu’un de pudique", confie Debbie Harry à la fin de ses mémoires. C’est donc avec retenue qu’elle y aborde son addiction à l’héroïne, sa longue histoire avec Chris Stein, les agressions qu’elle a subies ou les moments de doutes et de galères qui ont jalonné son parcours musical.