Athlétisme

Debjani : "Si ma mère ne m’avait pas dit de continuer, je pense que l’athlé ça aurait été fini"

Debjani : "Sans eux, je serais derrière mon écran à supporter les Belges"

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Par Jérôme Jordens

Ismael Debjani a terminé septième vendredi du 1500m des championnats d’Europe d’athlétisme en salle dans une course remportée par le Norvégien Jakob Ingebrigtsen. Une belle performance pour le Belge qui a connu des derniers mois difficiles et qui était très fier de sa course au micro de Martin Weynants : "Je voulais partir vite pour me placer parce qu’on était 12 sur la ligne. Je savais que ça allait taper donc j’ai essayé de faire un 200m très rapide, me placer 3-4e. Mais Jacob est parti vite. Il y a eu la bousculade, je l’ai évitée et je me suis retrouvé devant. Je me suis demandé ce que je faisais, si je freinais. Je pensais qu’il allait relâcher mais il accélérait de plus en plus. Ça m’a brûlé une cartouche, j’ai eu de plus en plus dur. Je pense que je suis 7e. Je suis fier de moi parce que j’ai enchaîné deux courses en même pas 24h, c’était mon point faible. Ici, je suis encore en période d’essai avec mon nouvel entraîneur. Comme je dis, une Formule 1, il y a plusieurs ingénieurs qui travaillent des mois et des années dessus pour que ce soit performant. Ici ça fait trois mois que je travaille avec lui et on voit déjà des effets. L’objectif c’est d’être prêt à Budapest. Je suis fier de moi".

Il faut dire que Debjani a vécu des moments compliqués. Privé de son contrat de sportif de haut niveau par les instances sportives de la communauté Wallonie Bruxelles, le Carolo avait tout bonnement pensé arrêter l’athlétisme. Recordman de Belgique, il avait participé aux JO de Tokyo en 2021 mais n’avait pas atteint les objectifs fixés par l’ADEPS, à savoir une finale olympique et un top 8 européen en 2022. Il a donc fallu se relever de cette décision. "Ça a été très dur, je ne le cache pas. Il m’a fallu du temps encore pour partir aujourd’hui. Que je fasse premier, champion d’Europe, ou dernier, ça ne changeait rien pour mon contrat. Ce n’était pas un objectif contractuel. Donc maintenant, je cours pour moi. Il faut faire un top 8 mondial pour gagner un mi-temps de 1200 euros. On représente le pays mais je pense qu’à un moment, il faut qu’on s’y retrouve tous. Au final, aujourd’hui j’ai couru pour moi, pour mes sponsors privés qui me soutiennent, il m’a appelé avant ma course pour me motiver, ma famille qui est présente, mon staff et tous les gens qui me soutiennent sur Facebook, je les remercie énormément parce que je pense que sans eux, je serais derrière mon écran à supporter les Belges", a déclaré un Debjani très ému au micro de Martin Weynants.

Désormais, l’athlète carolo a le regard tourné vers l’avenir et a envie de briller au haut niveau : "Je pense que les gens savent que j’ai le niveau. Pour faire ce que j’ai fait depuis octobre, je pense que je suis très fort mentalement. Je remercie mon psychiatre qui me suit depuis décembre. Parce que j’ai vraiment touché le fond. Je pense que si ma mère ne m’avait pas dit de continuer, et mon frère et ma sœur, je pense que l’athlé ça aurait été fini. Mais pour eux, je vais continuer jusqu’à Paris 2024. Pour mes sponsors qui me soutiennent et pour les gens qui me soutiennent. Et après on verra pour la suite mais je serai performant à Budapest, je le promets".

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