Comme le veut la procédure, l’arrestation de Sourour Abouda fait l’objet d’un rapport administratif. Dans ce rapport, il est fait mention d’un trouble à l’ordre public justifié par sa présence dans un véhicule qui n’est pas le sien. Par contre, aucune mention n’est faite de son état d’ébriété.
Ils n’ont pas diagnostiqué d’état d’ébriété à ce moment-là
Ce rapport, Christos Doulkeridis, le bourgmestre d’Ixelles, en a également pris connaissance. Et il nous confirme que l’ivresse ne figure pas dans le rapport des policiers. "Les policiers qui ont procédé à l’intervention écrivent qu’ils n’ont pas diagnostiqué d’état d’ébriété à ce moment-là. Alors évidemment aujourd’hui avec toutes les informations qu’on a pu récolter sur ce que la victime a fait avant l'intervention policière, on peut avoir une lecture tout à fait différente. Mais on n’était pas sur place. Les policiers sont de grands professionnels. Et je n’ai actuellement aucun élément pour estimer qu’ils ont mal fait leur travail. Je n’ai que très peu d’informations sur l’enquête".
Vu-soigné
Dans la procédure de police, il existe ce que l’on appelle dans le jargon un "vu-soigné". Cette procédure fixe des règles pour déterminer s’il faut faire appel à un médecin ou aller à l’hôpital avec une personne privée de liberté. C’est le cas, énumère le règlement, où "la personne le demande, quand son état le requiert, soit que la personne présente des signes visibles (ivresse, inconscience, blessures…), soit que la personne n’en présente pas, mais qu’il y a des éléments qui vous font douter de son état de santé (prise de drogue), soit lorsque le parquet l’ordonne dans le cadre d’un dossier judiciaire".
Non-assistance à personne en danger
"Toutes les constatations qu’un policier prudent doit faire, si cela n’a pas été fait ici, c’est une faute qui peut constituer une infraction pénale. On parle de non-assistance à personne en danger, voire même homicide involontaire par défaut de prévoyance. Malheureusement, on n’a toujours pas pu prendre connaissance du rapport administratif. Depuis le début on a accès à aucune pièce du dossier", indique Selma Benkhelifa, l’une des avocates de la famille de Sourour Abouda.