En matière sécuritaire, la portée de la déchéance de nationalité est très relative, pour ne pas dire inefficace. Car l’histoire récente l’a démontré : de nombreuses personnes impliquées dans des dossiers de terrorisme ont utilisé des faux papiers ou sont entrées clandestinement en Europe pour y commettre des attentats. Cela paraît assez logique si l’on craint d’être identifié sous son identité.
Sur le terrain opérationnel, les professionnels du renseignement ne le diront pas officiellement mais l’éloignement du territoire et la perte de la nationalité rendent plus complexe la surveillance des individus les plus radicalisés. Même si, à court terme, éloigner le danger potentiel permet de libérer des moyens humains pour d’autres tâches en Belgique.
Cette mesure a dès lors avant tout une portée symbolique et psychologique, destinée à rassurer l’opinion publique quant à la fermeté dont font preuve les gouvernements des pays concernés.
Cette mesure rencontre aussi une adhésion dans l’opinion, ce qui est électoralement jugé rentable par les partis qui en ont fait leur cheval de bataille. Cette mesure est également plus simple à mettre en œuvre que la mise en application de dispositifs de réinsertion par le travail et l’éducation, solution présentant pourtant de meilleures garanties à long terme sur le plan social.