C'est une avancée scientifique qui pourrait être historique pour les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Et si un médicament permettait enfin de freiner la progression de la maladie ? C'est en tout cas la promesse du lecanemab, nouveau traitement développé par les firmes pharmaceutiques Biogen (Etats-Unis) et Eisai (Japon).
Une étude clinique menée sur quelques 1800 patients durant un an et demi démontre que ce médicament permet de réduire de 27% le déclin cognitif des patients. Les résultats viennent d'être publiés dans la revue scientifique "The New England Journal of Medicine".
C'est vraiment un pas en avant
"Cela ouvre une nouvelle voie" réagit le professeur Bernard Hanseeuw, neurologue et spécialiste de la maladie d'Alzheimer aux Cliniques Universitaires Saint-Luc. "C'est une première d'avoir un médicament qui agit sur les causes de la maladie et qui démontre une efficacité clinique. C'est vraiment un pas en avant".
Comment ce médicament agit-il?
Mais comment ce traitement fonctionne-t-il ? Le lecanemab est un anticorps qui permet d'enlever les plaques amyloïdes, à savoir l'une des deux lésions typiques de la maladie d'Alzheimer. Il agit donc directement sur la cause de la maladie.
Ce médicament doit néanmoins être administré suffisamment tôt dans l'évolution de la maladie. "Il n'est efficace que s'il est donné de manière précoce. Il ne concerne donc potentiellement que les patients qui ont des troubles légers" explique Bernard Hanseeuw.
Je suis persuadé que dans 5 ou 10 ans, on aura encore des médicaments inspirés de celui-ci
"Ce n'est pas la panacée. On n'arrête pas totalement le déclin cognitif. On le ralentit. Mais cela permet quand même de freiner l'évolution de le maladie. (...) Je suis persuadé que dans 5 ou 10 ans, on aura des médicaments qui seront encore inspirés de celui-ci".