Plusieurs hypothèses contradictoires s'entrechoquent quant à leur utilité évolutive : chez certains animaux, "un degré élevé de compétition entre les mâles peut entraîner un allongement de la durée de vie des spermatozoïdes tandis que (chez d'autres), un faible degré de compétition entraîne aussi un allongement de la durée de vie des spermatozoïdes", déclare Mme Matzke-Karasz.
La chercheuse est persuadée que dans le cas de ces ostracodes, la taille des spermatozoïdes est preuve de bonne forme physique pour les mâles, un caractère "privilégié" par les femelles qui en conséquence, ou à l'origine, ont adopté des caractéristiques génitales appropriées pour accueillir ces gamètes géantes: "Il s'agit d'une co-évolution".
"C'est assez impressionnant pour un trait qui exige un investissement aussi important de la part des mâles et des femelles, surtout si l'on considère que de nombreux ostracodes peuvent se reproduire de manière parthénogénétique, sans avoir besoin de mâles."
"La reproduction sexuée avec des spermatozoïdes géants doit avoir un avantage certain sur la reproduction asexuée", avance Mme Matzke-Karasz.
Cette découverte montre "que la reproduction avec des spermatozoïdes géants n'est pas une extravagance de l'évolution en voie d'extinction, mais un avantage sérieux à long terme pour la survie d'une espèce".
Et d'ironiser par rapport aux nombreux fossiles d'animaux bien plus grands que les ostracodes retrouvés jusqu'ici, mais dépassés par cette récente découverte : "S'il vous plaît, ne sous-estimez jamais les petits !".