La réaction a été rapide : moins de 24 heures après la décision du tribunal de première instance de Nivelles, un piquet de grève est de retour ce vendredi matin devant le Delhaize de Waterloo.
Les portes du magasin qui devaient ouvrir à 8 heures sont restées fermées. Le personnel a pu rentrer dans le magasin mais pas les clients, qui sont refoulés par le piquet.
Les motifs du mouvement n’ont pas changé. "La raison est toujours la même, explique Christophe Bouvier, secrétaire permanent Setca-BW, c’est l’annonce de Delhaize, le 7 mars, de franchiser les 128 magasins. Aucune concertation n’est possible avec la direction de Delhaize, donc on ferme les magasins."
Jeudi, une ordonnance du Tribunal de première instance de Nivelles a donné raison aux syndicats, en restaurant la légalité des piquets. Le Setca avait introduit un recours pour contester l’utilisation de la requête unilatérale par la direction de Delhaize pour casser les piquets de grève.
La décision est perçue comme une victoire par les syndicats. D’autres actions ne sont pas à exclure. "On espère que ce jugement rendu en Brabant wallon va servir de jurisprudence pour d’autres juges, et revenir à des décisions un peu plus en notre faveur", commente Christophe Bouvier.
Mais il faut préciser que la décision du tribunal ne porte que sur le Brabant wallon. En parallèle, il y a toujours une ordonnance, rendue elle, par le Tribunal de première instance de Bruxelles, qui interdit les piquets sur l’ensemble du territoire. C’est précisément derrière cette ordonnance-là que se retranche ce matin la direction du groupe qui considère qu’elle a toujours la possibilité de lever les piquets jusqu’à la mi-juin. Le Setca du Brabant wallon s’attend d’ailleurs à l’envoi d’huissiers sur ces nouveaux piquets.
Le conflit, plus que jamais, se "judiciarise".