L'opposition wallonne - Les Engagés et PTB - a salué, mardi, la proposition des partis de la majorité visant à modifier le règlement du parlement régional afin de renforcer le contrôle de ses dépenses.
"C'est une façon de répondre positivement à ce qu'on avait demandé, à savoir l'élargissement du Bureau du parlement à l'opposition et le contrôle des dépenses par la Cour des Comptes", a résumé le chef de groupe des Engagés, François Desquesnes.
Néanmoins, "le volet gestion des ressources humaines reste dans l'ombre" alors que les plaintes pour harcèlement se sont multipliées contre le greffier de l'assemblée, Frédéric Janssens, suspendu pour 6 mois depuis la mi-septembre. "Ça reste un regret et une question que nous reformulerons dans les semaines à venir", a ajouté le député centriste.
"Ces mesures sont une victoire pour tous ceux qui se battent pour une gestion plus transparente des finances publiques. Mais de nombreuses questions restent sans réponses", a de son côté estimé le chef de groupe du PTB au parlement wallon, Germain Mugemangango.
"Contrôler les dépenses futures du parlement wallon, c'est bien, mais il faut aussi contrôler les dépenses 2009-2022, des années où le greffier était en fonction. C'est le seul moyen d'analyser ces chantiers qui nous coûtent 50 millions d'euros et de clarifier les responsabilités", a-t-il poursuivi.
Absence de réponses suites aux accusations de harcèlement
Enfin, tout comme son homologue des Engagés, le député d'extrême gauche a également regretté l'absence de réponse concernant l'aspect humain du dossier. "Le greffier fait l'objet de 7 plaintes pour harcèlement et les membres du Bureau sont aussi cités. Il faut rendre justice au personnel et examiner les mesures disciplinaires à mettre en route", a-t-il estimé.
Face au scandale lié à l'explosion des dépenses du parlement wallon, la majorité PS, MR et Ecolo a proposé, dans un communiqué commun, de modifier le règlement de l'assemblée afin de renforcer le contrôle de ses dépenses. Une Commission permanente de la comptabilité assistée par la Cour des Comptes devrait ainsi voir le jour.
Concrètement, la majorité plaide pour la mise en place d'une commission permanente de la comptabilité, assistée par la Cour des comptes. Elle serait chargée d'assurer le suivi de la gestion budgétaire et comptable des moyens dont dispose l'assemblée et les décisions du Bureau en matière budgétaire et d'investissements.
Tous les groupes politiques reconnus y auraient des représentants avec voix délibérative, sur base proportionnelle, à l'instar de toute autre commission. Tout membre du parlement pourrait également assister aux réunions, avec voix consultative.
Il est en outre proposé que cette nouvelle commission se fasse assister par un expert, ayant la qualité de réviseur d'entreprises, pour le contrôle des comptes et des fonds du parlement. Quant au projet de comptes, il serait systématiquement soumis à l'examen de la Cour des Comptes.