Deux hôpitaux liégeois, la Citadelle et le CHU, annoncent une première mondiale et une avancée majeure dans le dépistage à la naissance des maladies graves et traitables chez l’enfant.
Ils ont lancé, il y a quelques mois, un programme baptisé Baby Detect. Aujourd’hui, il permet de détecter précocement quelque 120 maladies graves et traitables, en prélevant simplement quelques gouttes de sang.
Actuellement, le dépistage néonatal est prévu en Fédération Wallonie-Bruxelles mais l’idée est d’aller plus loin, comme l’explique le Professeur Laurent Servais qui est à l’origine du projet : "En Belgique francophone, nous dépistons de manière courante 19 maladies, essentiellement des maladies métaboliques et endocriniennes, des maladies qui sont traitables, sévères si elles ne sont pas traitées. Et donc, c’est une excellente raison de les dépister à la naissance pour pouvoir les traiter avant qu’elles se manifestent. L’idée de Baby Detect, c’est qu’il y a de nombreuses maladies qui correspondent à cette définition, qu’on pourrait traiter plus tôt. Mais aujourd’hui, elles ne sont incluses dans aucun programme au monde, tout simplement parce que pour les détecter il faut un test génétique. L’idée de Baby Detect est de passer à une nouvelle génération de dépistage à la naissance et de pouvoir se permettre de dépister toutes ces maladies parfaitement traitables mais graves si elles ne sont pas identifiées.".
Le Professeur Laurent Servais ajoute : "Il s’agit d’un programme de recherche qui vise à évaluer d’abord l’acceptabilité et la faisabilité de ce type de tests. Aujourd’hui, nous avons inclus 900 bébés, à Liège, dont les parents ont consenti à participer à cette étude. Actuellement, il y a un seul hôpital dans lequel cette recherche a lieu, mais les parents dont les enfants ne font pas naître forcément dans cet hôpital peuvent néanmoins contacter l’équipe de recherche s’ils désirent que leur enfant puisse participer à Baby Detect. Il s’agit d’une recherche, donc le test est absolument gratuit. Il ne comporte aucun risque. En fait c’est simplement prendre deux ou trois gouttes de sang supplémentaires lors du dépistage classique. Il faut quand même bien garder en tête qu’il s’agit d’un projet de recherche et pas encore d’un diagnostic à proprement parler.".
Précisons encore que seul un centre aux Etats Unis a initié un programme similaire en 2022.