Matière grise

Dépister l’apnée du sommeil grâce à l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle au service de la santé ?

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par Elisabeth Mol via

Nous vivons dans un monde de plus en plus hyper connecté : les développements digitaux sont omniprésents et c’est aussi vrai pour notre santé.

Des ordinateurs, des smartphones sont régulièrement utilisés pour assister, et même parfois pour remplacer nos médecins. Est-il possible pour une intelligence artificielle de dépister une apnée du sommeil ? Ou encore de détecter une anomalie cardiaque avant même qu’elle ne survienne ?   

Dépister une apnée du sommeil

Nous sommes nombreux à ronfler lorsque nous dormons. Si la plupart du temps ces ronflements sont inoffensifs et dérangent surtout notre compagnon ou compagne de nuit, ils peuvent aussi être le signe d’une apnée du sommeil. Ces arrêts respiratoires de 10 à 30 secondes entraînent des micro-réveils qui peuvent avoir des conséquences importantes sur notre santé, notamment sur le plan cardio-vasculaire.

Il est donc important d’analyser le nombre d’arrêts respiratoires qui ont lieu au cours d’une nuit et la façon dont ils peuvent nuire à notre sommeil. En règle générale, les patients doivent suivre un dispositif lourd pour ce genre d’examen : ils passent souvent toute la nuit dans un laboratoire du sommeil, bardés de capteurs.

L'intelligence artificielle à la rescousse

Afin d’obtenir des résultats préliminaire sans passer par la case hôpital, une société belge a mis au point un petit appareil de dépistage basé sur l’intelligence artificielle. Comment fonctionne-t-il ? Rien de plus simple : une petite languette de 2 cm de long est tout simplement apposée sur votre menton au moment où vous allez vous couchez, dans votre propre lit.

Le dispositif électronique qui se trouve à l’intérieur va alors enregistrer tous les mouvements de votre menton et les transmettre à une application d’intelligence artificielle installée sur un smartphone.

Pourquoi le menton ? Parce que l’apnée du sommeil a une action directe sur la mandibule, cet os qui se trouve en bas du visage. En cas d’apnée, les muscles se contractent et la font bouger : ces mouvements peuvent être le signe d’un arrêt respiratoire.

Le matin, une fois toutes les données récoltées, l’application va les traiter et déterminer si vous avez oui ou non des apnées, et si oui quel est leur nombre et leur durée au cours d’une nuit. Il sera alors possible d’alerter votre médecin, qui pourra décider si d’autres examens plus approfondis ou une prise en charge sont nécessaires.

Anesthésie intelligente

Si l’intelligence artificielle peut surveiller notre sommeil, elle peut aussi nous aider à nous maintenir endormis…

Lors d’une intervention chirurgicale, l’anesthésie joue un rôle absolument primordial. Tout au long de l’opération, les doses doivent être ajustées pour éviter une anesthésie trop profonde qui pourrait avoir des conséquences plus ou moins graves sur le cerveau du patient. Pour aider les médecins anesthésistes dans cette tâche délicate, il existe désormais un robot à intelligence artificielle.  

Ce robot se charge de contrôler en temps réel toutes les constantes du patient. Pendant l’intégralité de l’opération, il se charge d'ajuster en permanence les dosages d’anesthésiant. Car contrairement au personnel humain, le robot n’est jamais distrait ni fatigué, ce qui est d’une réelle utilité dans le cas d’interventions lourdes qui peuvent durer plusieurs heures. Selon une étude, les troubles de mémoire ou de concentration au réveil sont moins fréquents chez le patient après une opération assistée par l’intelligence artificielle.

Anticiper une crise ?

Enfin, une autre avancée majeure a été réalisée en Belgique, et elle pourrait sauver la vie de nombreuses personnes. La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque qui passe souvent inaperçu car il est très difficile à détecter chez le patient. Si, en soi, elle n'est pas forcément grave, on sait cependant que la plupart des AVC sont aujourd’hui consécutifs à des fibrillations auriculaires. Car elles peuvent entraîner la formation de caillots de sang, dont certains finissent par se retrouver dans le cerveau.

Heureusement, le chercheur en intelligence artificielle Hugues Bersini (ULB) a mis au point avec son équipe un outil étonnant : le premier dispositif d’intelligence artificielle capable de prévoir des fibrillations auriculaires. En nourrissant une IA avec des centaines d'enregistrements de fibrillations, le chercheur et son équipe ont pu entraîner la machine à prévoir la crise trente secondes avant qu’elle ne survienne, avec 80% de réussite.

La suite pratique de cette avancée ? La conception d’un smart pacemaker ou pacemaker intelligent, capable de détecter les signes avant-coureur et dès lors de stimuler le cœur, de manière à ce que la crise ne se produise pas.

Une véritable source d'espoir pour les patients atteints de ce trouble, qui sont aujourd’hui 150.000 en Belgique.

 

Retrouvez Matière Grise sur Auvio ou en télé tous les mercredis (23h00) sur La Une.

Rediffusions les samedis (23h00) et dimanches (8h30) sur La Une.

Matière Grise, le magazine de la curiosité, qui fait réfléchir sans même y penser !

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous