Coupe du Monde 2022

Dernière Coupe du monde pour Messi et Ronaldo ? Retour sur les derniers mondiaux d’autres légendes du football

Comment se sont déroulées les dernières Coupes du monde des légendes du football ?

© AFP

Par Mariano Spitzer

Si vous êtes un grand nostalgique ou tout simplement un amoureux du football et du sport en général, sortez vos mouchoirs. Car oui, cette édition de la Coupe du monde sera, sauf surprise, la dernière de deux monstres sacrés du ballon rond : Lionel Messi et Cristiano Ronaldo.

Ceux qui dominent la planète foot depuis plus de quinze ans avec notamment douze Ballons d’Or, neuf Champions Leagues ou encore quatre trophées glanés avec leur équipe nationale, tenteront pour la dernière fois d’accrocher ce fameux dernier trophée pour venir couronner une carrière surréaliste.

Parce que oui, personne n’est immortel, pas même ces deux légendes vivantes, qui ne peuvent lutter contre le temps qui passe (35 ans pour l’Argentin, 37 pour le Portugais). Parce que oui, ces légendes sont avant tout des êtres humains qui devront laisser leurs sentiments de côté avant d’entrer sur la pelouse. Car si l’on parle d’émotions, d’autres icônes du sport sont également passées par là.

Disputer un Mondial, cela ne s’oublie pas. Alors quand c’est votre dernier, vous faites le nécessaire pour soigner votre sortie. Avec plus ou moins de réussite.

Zidane en 2006 : "Oh Zinédine, pas ça, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait"

Zidane adresse un coup de tête à Materazzi et voit sa carrière prendre fin instantanément.
Zidane adresse un coup de tête à Materazzi et voit sa carrière prendre fin instantanément. © AFP

Il était impossible de revenir sur les dernières Coupes du monde des légendes du football sans évoquer cette folle soirée du 9 juillet 2006 à l’Olympiastadion de Berlin.

La France affronte l’Italie en finale pour tenter de s’offrir une deuxième étoile après celle de 1998. Un premier mondial offert, en grande partie, par un Zinédine Zidane tout bonnement sensationnel.

Huit ans plus tard, Zidane a, à nouveau, rendez-vous avec son destin. Alors qu’il dispute la dernière compétition de sa carrière à 34 ans, le capitaine tricolore, emmène, une nouvelle fois, la France en finale.

Mieux, il inscrit une panenka d’anthologie face à Gigi Buffon avant de connaître la pire fin possible : provoqué par Marco Materazzi durant la prolongation, l’ancien madrilène lui adresse un violent coup de tête. Carton rouge, défaite aux tirs au but et fin de carrière pour Zizou.

"Oh Zinédine, pas ça Zinédine, oh non, pas aujourd’hui, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait", disait Thierry Gilardi aux commentaires sur TF1. Une phrase partagée par tout un peuple, et sans aucun doute aussi, par le principal intéressé.

Finale : Italie - France (1-1) pen:5-3

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Maradona en 1994 : le gamin en tort

S’il y en a bien un qui est lié à jamais avec l’Histoire de la Coupe du monde, c’est bien Diego Armando Maradona.

Sur une autre planète pour offrir à l’Argentine son deuxième Graal en 1986, il emmène une nouvelle fois l’Albiceleste en finale quatre ans plus tard.

Sur le déclin après son passage doré à Naples, el Pibe De Oro sombre dans les addictions et connaît des suspensions avant ses piges à Séville et Newell’s Old Boys dans son pays natal. Cependant, Maradona se lance un défi fou : retrouver son niveau pour offrir à l’Argentine une troisième étoile aux Etats-Unis en 1994.

Et Diego réussit son pari puisqu’il revient en sélection après trois ans d’absence, une suspension pour consommation de cocaïne et 97 kilos affichés sur la balance, à seulement 33 ans. Une résurrection spectaculaire après sa descente aux enfers car l’Albiceleste entame son tournoi de la meilleure des manières en écrasant la Grèce grâce, notamment, à un but dont seul son capitaine a le secret.

Mais voilà, ce conte de fées ne dure que quelques jours puisque le 30 juin 1994 et après deux petits matches, il est exclu de la compétition après avoir été déclaré positif à l’éphédrine.

Dévasté, le Gamin en Or prononce des mots qui résonnent encore en Argentine 28 ans plus tard. "Ils m’ont coupé les jambes".

Le champion de monde 1986 ne portera plus jamais les couleurs de son équipe nationale.

Argentine - Grèce 1994 : Maradona emflamme le public de Washington

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Pelé en 1970 : un but, deux assists et une troisième couronne pour le Roi

Pelé a remporté trois Coupes du monde.
Pelé a remporté trois Coupes du monde. © AFP

L’homme des records en Coupe du monde. Voilà comment on pourrait résumer le Roi Pelé. Plus jeune joueur à disputer (et gagner) un Mondial à seulement 17 ans et 249 jours en 1958, il est à nouveau décisif quatre ans plus tard pour offrir le trophée à l’Auriverde face à la Tchécoslovaquie.

Mais la légende de Santos est loin d’être rassasiée. Après un rendez-vous raté par le Brésil en 1966, il a pour objectif de sortir par la grande porte, quatre ans plus tard au Mexique, malgré une pause internationale de deux ans.

Pour la première Coupe du monde de l’Histoire retransmise en couleur à la télévision, le numéro 10 de la Seleção s’illustre de la meilleure des manières. Auteur d’un but et un assist lors de son match d’ouverture, il plante deux roses face à la Roumanie avant de se montrer décisif durant toutes les rencontres avant cette fameuse finale face à l’Italie. Une finale que les coéquipiers de Carlos Alberto remportent quatre buts à un avec un goal et deux passes décisives de leur légende.

L’homme au millier de buts en carrière soulève son troisième mondial, un record jamais égalé à ce jour. Pelé possède également la particularité d’avoir inscrit trois buts en finale de Coupe du monde, un record qu’il partage avec Zidane, Vava et Geoff Hurst.

Il prendra sa retraite internationale face à la Yougoslavie quelques mois plus tard devant 140 000 fans au Maracana lui suppliant de rester.

But de Pelé en Finale

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Klose, Lahm, Totti : ils ont fini en beauté

Soigner sa sortie. S’il y a bien des joueurs qui ont compris ce message, ce sont ces joueurs. Puisque Philipp Lahm, Miroslav Klose ou encore Francesco Totti possèdent la caractéristique d’avoir pris leur retraite internationale en soulevant le mythique trophée.

Revenons tout d’abord en 2006. Titulaire en finale face à la France, Totti réalise un Mondial intéressant en marquant un but et délivrant quatre passes décisives. Propriétaire du légendaire numéro 10 de la Squadra, l’idole de la Roma décide de mettre un terme à son aventure italienne après avoir offert une quatrième étoile au peuple transalpin. Seulement âgé de 30 ans, il affirme vouloir se concentrer uniquement sur son club de cœur. Un choix qui le glorifiera encore plus dans le club de la Louve.

En 2014, deux autres légendes du sport décident de s’en aller par la grande porte. Des trajectoires différentes mais une fin similaire puisque Lahm et Klose prennent leur retraite internationale en devenant champions du monde. Tout comme Totti, Lahm n’est âgé que de 30 ans lorsqu’il décide de mettre un point final à son aventure avec la Mannschaft. Mais existe-t-il une plus belle manière de dire adieu qu’en soulevant la Coupe du monde, brassard de capitaine serré autour du bras ?

De son côté, Klose a 36 ans lors du sacre face à l’Argentine au Maracana. Là aussi, un monstre sacré tire sa révérence puisque l’attaquant n’est autre que le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde avec seize roses plantées entre 2002 et 2014. Un départ qui manquera à l’Allemagne puisque l’ancien attaquant du Bayern est aussi le meilleur réalisateur de l’histoire de son pays avec 71 buts.

Résumé Allemagne-Argentine

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Puskas et Platini : proches du Graal et dernier match contre… la Belgique

S’il y en a un qui aurait pu connaître un destin similaire aux trois hommes cités plus haut, c’est Ferenc Puskas. Mais le Hongrois, qui aura également su défendre les couleurs de l’Espagne, dispute son dernier match en Coupe du monde en finale en 1954. Une finale historique pour la Hongrie, mais une finale perdue face à l’Allemagne. Le meilleur joueur de l’histoire de son pays tirera sa révérence deux ans plus tard après une série d’amicaux.

Quant à Michel Platini, il emmène la France jusqu’aux portes de la finale en 1986. Mais le capitaine voit les Bleus s’incliner en demi-finales contre l’Allemagne de l’Ouest et doit donc affronter… la Belgique pour la troisième place. Une rencontre à laquelle la légende de la Juventus assiste depuis le banc. Il prendra sa retraite internationale moins d’un an plus tard.

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Et les Belges ?

Brésil - Belgique : 17 juin 2002 (2-0)

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Les Diables ont aussi offert des grands moments à la Belgique durant des Mondiaux. Impossible donc de ne pas évoquer les générations de 1986 et de 2018, classées respectivement quatrièmes et troisièmes.

En ce qui concerne la première génération dorée des Belges et parmi les cadors de cette équipe, seul René Vandereycken a mis un terme à sa carrière internationale après le Mondial mexicain. Pire, le milieu défensif était exclu du groupe après la fin du premier tour après une relation tendue avec son coach Guy Thys. De leur côté, Jean-Marie Pfaff, Franky Vercauteren ou encore Leo Van der Elst disputent leur dernier mondial au Mexique.

Avançons un peu dans le temps pour nous rendre en 2002 et la Coupe du monde en Corée et au Japon. La Belgique passe les poules et a rendez-vous face à l’ogre brésilien. Héroïques, les Diables passent très près de l’exploit grâce à un grand Marc Wilmots. Le futur sélectionneur marque à tous les matches et pense même ouvrir le score face à la Seleção. Mais l’arbitre de la rencontre Monsieur Peter Prendergast, annule le but pour une prétendue faute. Score final : deux à zéro pour la bande à Rivaldo et retraite internationale pour le Taureau de Dongelberg.

Le Brésil a également marqué la carrière d’un certain Daniel Van Buyten. Titulaire lors du Mondial brésilien en 2014, le défenseur du Bayern dispute le dernier match de sa carrière lors de la courte défaite des Belges face à l’Argentine en quarts de finale.

Et ce jour-là, Big Dan était titulaire en défense aux côtés d’un certain Vincent Kompany. Celui qui était alors capitaine des Diables est l’un des grands artisans de l’épopée russe en 2018, qui sera finalement le dernier gros rendez-vous international de sa riche carrière.

 

Daniel Van Buyten après Argentine-Belgique

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Une dernière danse pour Messi et Ronaldo, mais pas que…

Une dernière Coupe du monde pour Modric et Benzema ?
Une dernière Coupe du monde pour Modric et Benzema ? © AFP

Retour à cette Coupe du monde qui approche à grands pas. Un rendez-vous qui, comme on l’a déjà rappelé, touchera particulièrement les fans de la rivalité CR7 – La Pulga. Mais le Portugais et l’Argentin ne seront pas les seuls à disputer leur dernier mondial. On pense également à un certain Robert Lewandowski (33 ans), aux Ballons d’Or Luka Modric (36 ans) et Karim Benzema (34 ans) ou encore aux champions du monde Manuel Neuer (36 ans) et Sergio Busquets (33 ans). Tandis que chez les Diables, il est probable que ce soit la dernière grande compétition de Jan Vertonghen ou Toby Alderweireld, alors que Kevin De Bruyne a également ouvert la porte à un au revoir.

Plusieurs joueurs aux histoires différentes et palmarès incomparables mais avec la même envie : soigner leur sortie.

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