La défense plaide l’absence de preuves
- L’impact de la 2e vague a été très intense. Le taux d’immunité de la population belge est d’après Sciensano, à ce jour, de l’ordre de 14%. Les personnes déjà contaminées développent des anticorps dont la durée de protection est incertaine. Des cas de recontaminations sont connus, mais il semble que dans ces cas, une forme de mémoire de l’immunité permette d’amoindrir les symptômes. Plus l’immunité "naturelle" monte dans la population, mieux c’est. On peut parler de bénéfice secondaire de la très forte 2e vague que nous avons connue.
- L’augmentation graduelle de la vaccination dirigée vers les personnes à risque : c’est une course de vitesse. Plus la vaccination s’accélérera, plus vite sera atteinte l’immunité collective espérée (70% de Belges vaccinés, dans l’état actuel du virus). Le fait de commencer par les personnes vulnérables aura un effet sur la dangerosité du virus. Les résidents des maisons de repos ont les principales victimes de décès liés à la pandémie en Belgique, comme l’a souligné Amnesty international dans un rapport.
Alors, 3e vague ou pas ? Le bénéfice du doute ?
- Pour l’instant, on a encore les clés en mains : le taux de positivité (proportion de tests positifs par rapport au nombre de tests réalisés) est en légère baisse (5,4% à la date du 14 janvier). Le nombre de contaminations augmente depuis plusieurs jours, mais les hospitalisations et les décès continuent de baisser.
- Avec la vaccination et l’immunité augmentée, on devrait voir se découpler deux indicateurs qui d’habitude augmentaient de façon successive : les contaminations étaient suivies avec un petit décalage d’une hausse des hospitalisations. Si les personnes vulnérables sont protégées, cela devrait changer. Le virus circulerait alors comme le fait la grippe saisonnière, sans provoquer de catastrophe sanitaire.
- Nous sommes à la croisée des chemins. Plusieurs facteurs influenceront l’avenir : l’évolution des variants, leur plus grande infectiosité avérée ou possible et leur résistance potentielle à la vaccination – avec cette question, faudra-t-il adapter les vaccins à ARN ? C’est possible rapidement, l’adhésion de la population à la vaccination, et enfin, les comportements humains de protection, et leurs motivations, seront essentiels.