Climat

Derrière les chiffres : 50 cm, la hausse minimale attendue du niveau des océans

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Par Johanne Montay avec Frank Pattyn

Chaque semaine, Derrière les chiffres décrypte les données de la pandémie de Covid depuis un an. En marge de la COP26, notre rubrique se consacre aux chiffres du climat. En collaboration avec le glaciologue Frank Pattyn (ULB), nous nous penchons sur la hausse du niveau des océans et la fonte des calottes glaciaires.

50 centimètres, c’est la hausse minimale du niveau des océans, si on arrive à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici la fin de ce siècle. En soi, ce serait une bonne nouvelle, par rapport à des scénarios plus problématiques.

D’où viendra cette hausse de niveau ?

Aujourd'hui, un peu moins de la moitié vient de l’expansion thermique des océans, autrement dit, le réchauffement des eaux en profondeur : le volume d’eau augmente avec la température, l’eau est plus dense à basse température. Si les océans se réchauffent, ils occupent donc plus de volume.

La moitié provient de la fonte des calottes glaciaires, en Antarctique et au Groenland. Il y a également la fonte des glaciers alpins. Le graphique ci-dessous élaboré par le GIEC montre l’évolution de la répartition des composants responsables de l’augmentation des niveaux marins.

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Au niveau global, les glaciologues estiment que si l’on atteignait l’objectif limité d’un réchauffement d’un degré et demi d’ici la fin du siècle, le niveau des océans ne monterait que de 50 centimètres. Le thermomètre ci-dessous décrit, au-dessus de la ligne pointillée, ce qu’il se passerait en cas d’augmentation supérieure ("pledges & targets", représentant les augmentations de températures en fonction des engagements actuels des Etats, et "current policies" représentant le scénario à mesures politiques inchangées).

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Une augmentation des températures de 3 °C entraînerait une rapide élévation du niveau des mers, qui atteindrait un mètre en 2100. Et au-delà, une perte rapide de la calotte glaciaire de l’ouest de l’Antarctique. Le scénario le plus pessimiste serait celui d’un maintien des politiques actuelles, qui entraînerait une élévation du niveau océanique de deux mètres en 2100, et de cinq à dix mètres en 2300, ainsi que l’inévitable effondrement de l’Antarctique de l’Ouest.

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Sur l’Antarctique, c’est le versant ouest qui est le plus menacé. Comme le montre le graphique ci-dessus, la zone rouge est celle dont la couche de glace diminue le plus d’année en année. La fonte des glaces y est liée à différents paramètres, dont les changements dans les courants océaniques, et la hausse des températures océaniques.

Le temps de s’adapter

Actuellement, l’augmentation de niveau des mers est de quatre millimètres par an. Inévitablement, le niveau va monter, même après 2100. La question n’est pas "combien", mais à quelle vitesse cela peut arriver, estime le glaciologue Frank Pattyn (ULB). La bonne nouvelle, si l’on peut dire, c’est que les conséquences de la fonte des glaces sur le niveau des mers prennent – sauf déstabilisation majeure de l’Antarctique – plus de temps que l’augmentation des gaz à effet de serre, sur les températures.

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