Il avait un rêve : celui de remporter tous les Monuments. Après avoir décroché la Doyenne et le Tour de Lombardie à deux reprises, il veut désormais se (re) montrer sur les Flandriennes. Deux fois sur le podium du Ronde, il sait qu’il en est capable et veut le prouver à tout le monde en rejoignant l’équipe de Patrick Lefevere, spécialiste en la matière.
Après avoir manqué les quatre dernières éditions, Gilbert n’est pas le grand favori au départ d’Anvers mais sa deuxième place au Grand Prix de l’E3 une semaine plus tôt montre que son choix de carrière était peut-être le meilleur possible pour se relancer.
Au sein d’une armada qui fait rapidement beaucoup de mal à ses adversaires, il prend une avance imprévue au sommet du Vieux Kwaremont et décide tout de même d’y aller seul alors qu’il reste encore 50 kilomètres à parcourir. C’est long, même très long.
Malgré cela, il parvient à creuser un écart important avant qu’un événement de course fasse tout basculer : la chute de ses trois poursuivants (Peter Sagan, Van Avermaet, et Oliver Naesen) dans la dernière ascension du Kwaremont. Si on ne saura jamais ce qu’il se serait passé sans cette chute, les relatives difficultés de Gilbert en fin de course et l’écart de trente secondes à l’arrivée laissent penser que le suspense aurait été intenable sans cette chute. Porté par la foule, Gilbert a fait, ce jour-là, un pas de plus dans la légende du cyclisme.