Des locataires et des représentants d’associations engagées en faveur du droit au logement se sont rassemblés devant le cabinet de la secrétaire d’Etat au Logement, Nawal Ben Hamou (PS) ce mercredi en début d’après-midi.
Leur slogan ? " Non à l’augmentation des loyers et oui au moratoire sur les expulsions hivernales ".
Cette action était organisée par le Syndicat des locataires avec le soutien de la FBGT Bruxelles, de la CSC Bruxelles, de l’Union des Locataires Marolliennes, du cabinet d’avocats Quartier des Libertés, entre autres.
Concrètement, le Syndicat demande un gel des expulsions cet hiver dans la capitale, compte tenu du contexte socio-économique difficile, dû à la hausse des prix de l’énergie.
Le gouvernement bruxellois a récemment avancé sur le sujet. En novembre, il a adopté en seconde lecture un avant-projet d’ordonnance qui interdit les expulsions de locataires entre le 1er novembre et le 15 mars dans les logements publics et privés, une première. En effet, le moratoire en vigueur actuellement concerne les locataires bruxellois de logements sociaux.
Cette réforme est saluée par les associations qui pointent néanmoins un certain retard. Le texte est examiné par le Conseil d’Etat et devra repasser sur la table du gouvernement régional puis devant le Parlement bruxellois avant d’être adopté, si tout va bien, dans quelques mois.
Les associations plaident donc pour une solution d’urgence dès maintenant, à l’instar des mesures prises pendant la crise sanitaire.
José Garcia du Syndicat des locataires :
Cela ne nous semble pas impossible, ça a été mis en place en Wallonie. C’est faisable. Nous allons demander à la ministre de faire un geste pour cet hiver-ci. Pour que les gens ne soient pas expulsés.
Enfin, la seconde revendication concerne l’indexation des loyers. Depuis le 14 octobre, l’indexation des loyers est conditionnée aux performances énergétiques du bâtiment à Bruxelles. En résumé, le bien doit disposer d’un certificat de Performance Énergétique Bâtiment (PEB) A B C D ou E pour permettre au propriétaire d’imposer une indexation totale ou partielle. Si le bien a un certificat PEB F ou G ou s’il n’y a pas de certificat, le loyer ne pourra pas être indexé (interdiction claire). Plus de précisions dans cet article.
Là encore, les associations saluent ce changement mais demandent que cette réglementation ait un effet rétroactif.
Enfin, les manifestants dénoncent également une hausse des loyers pour les locataires de logements sociaux.
Une délégation a été reçue par la secrétaire d’Etat au Logement, Nawal Ben Hamou (PS). A l’issue de cette réunion, il n’y a pas eu d’engagements concrets sur les deux premières revendications qui posent une série de questions d’ordre juridique. Selon son cabinet, la secrétaire d’Etat va étudier la possibilité d’aider les locataires de logements sociaux qui vivent dans "des passoires énergétiques" mais sans pouvoir s’engager davantage à ce stade. 22.000 personnes seraient concernées.