Pour bien comprendre la nature du débat, il faut d’abord pouvoir faire la distinction entre plusieurs réalités. Certaines personnes assimilent les personnes transgenres et les personnes intersexes alors que les deux termes recouvrent des notions très différentes. Le sexe est assigné par la nature tandis que le genre décrit des fonctions sociales assimilées et inculquées culturellement.
Concernant les exemples qui suivront dans cet article, la nageuse Lia Thomas est identifiée comme étant "transgenre" alors que l’athlète Caster Semenya est "intersexe" ou "hyperandrogène", c’est-à-dire présentant des "différences de développement sexuel" (DSD en anglais).
Transgenre
Le mot "transgenre" - ou trans - est un terme générique qui désigne les personnes dont l’identité de genre est différente du sexe qui leur a été assigné à la naissance, selon Amnesty International. Certaines personnes décident de changer de genre et peuvent parfois entamer une "transition". La "transition" désigne la période pendant laquelle la personne engage cette transformation.
Transsexuel (le) désigne une personne ayant achevé cette "transition". Cependant, comme le note l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes : "ce terme fait partie du passé et n’est plus utilisé".
Le terme cisgenre désigne une personne qui s’identifie au sexe qui lui a été attribué à la naissance.
Intersexe
Le mot "intersexe" se rapporte lui à des caractéristiques sexuelles physiques (les personnes présentent une variation au niveau du sexe phénotypique, chromosomique ou gonadique) et non à un sentiment interne d’identité. Une personne intersexe peut aussi s’identifier comme transgenre, mais l’intersexuation et la transidentité sont des choses bien distinctes, car le sexe et le genre sont deux notions différentes. Une personne intersexe peut donc être hétérosexuelle, gay, lesbienne, bisexuelle ou asexuelle et s’identifier en tant que femme, homme, les deux ou aucun des deux.
Cette distinction est importante pour la bonne compréhension des enjeux même si dans les deux cas il s’agit de variations qui, selon les termes de la sociohistorienne à la faculté des sciences du sport de Paris-Saclay, Anaïs Bohuon, "ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps masculins ou féminins".
Dans le contexte du sport, ces définitions "binaires" sont notamment basées sur certains niveaux de testostérone. Or, les résultats des recherches scientifique et médicale qui ont étudié les avantages athlétiques de la testostérone des athlètes femmes transgenres ou intersexes (en les comparant soit avec des hommes cisgenres soit avec des femmes transgenres non-athlètes) ne sont pourtant pas concluants.
Entre volonté d’inclusion et respect de l’équité sportive, voici un point sur les différents arguments et les enjeux soulevés par la participation des personnes transgenres et intersexes à des compétitions sportives féminines.